Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Psychologie

  • : Alma Oppressa
  • : Blog sur l'opéra
  • Contact

Articles à venir

Recherche

Archives

Il catalogo è questo

21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 20:24
Semaine du 23 au 29 février :
 
 
 
TELEVISION:
 
        
               
        ¤¤  Gianni Schicchi de Puccini (ONP 2004) : dans la nuit de lundi à mardi à 1h10  (France2)
S. Ozawa / L. Pelly
 
 
        ¤¤  Toute la musique qu'ils aiment: Rolando Villazon : vendredi 29 à minuit 20  (France3)
 
 
        ¤¤  Capriccio de R. Strauss : dans la nuit de vendredi à samedi vers 1h20 (?)  (France3
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  Les enfants du baroque: Jennifer Smith (2) : samedi 23 à 18h  (FM)
 
 
        ¤¤  Cyrus à Babylone de Rossini (TCE, janvier 08) : samedi 23 à 19h30  (FM)
Malgoire
 
 
        ¤¤  Histoires de musiques : Luisa Miller de Verdi : dimanche 24 à 19h07  (FM)
 
 
        ¤¤  Le matin des musiciens: Paris 1830 : de lundi à vendredi à 9h05  (FM)
La naissance du Grand Opéra - L'avènement de la virtuosité - Au théâtre italien - Musiques de salon, musiques de concert - Zampa de Hérold
 
 
        ¤¤  Concert Wagner-Charpentier-Verdi-Bellini (Cannes, janv. 08) : lundi 25 à 10h02  (FM)
Takesha Meshé Kizart, soprano - Dir.: P. Bender
 
 
        ¤¤  Concert Berg-Mahler-Wagner (Strasbourg, janv. 08) : lundi 25 à 20h  (FM)
Christiane Oelze - Dir.: M. Albrecht
 
 
        ¤¤  Symphonie n° 9 de Beethoven (Berlin, 1963) : lundi 25 à 21h  (Radio Classique)
Karajan - G. Janowitz; S. Wagner; L. Alva; O. Wiener
 
 
        ¤¤  A portée de mots: Macha Makeïeff : mardi 26 à 12h03  (FM)
 
 
        ¤¤  Un bal masqué de Verdi (Bordeaux, janvier 08) : jeudi 28 à 20h  (FM)
Dir.: P. Olmi
                       
 
        ¤¤  La vie baroque : Jérôme Deschamps : jeudi 28 à 21h  (Radio Classique)
 
 
        ¤¤  Patrimoine classique: Matthias Goerne : vendredi 29 à 23h  (Radio Classique)
Partager cet article
Repost0
19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 16:57

Chorégraphie et mise en scène Pina Bausch
Décors, costumes et lumières Rolf Borzik

Rôles dansés
Orphée Yann Bridard
Eurydice Marie-Agnès Gillot
Amour Miteki Kudo 

Rôles chantés
Orphée Elisabeth Kulman 
Eurydice Svetlana Doneva
L’Amour Hélène Guilmette 

Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet

Balthasar-Neumann Ensemble & Chor
Direction musicale
Thomas Hengelbrock

Il m'est assez malaisé de parler de danse, aussi reprendrè-je simplement la discussion que nous avons eu sur un autre fil avec Caroline et Baja, et pour me faire pardonner ce repiquage, vous trouverez en fin d'article la vidéo du ballet des Furies.

Bajazet
On pourrait rajouter Hengelbrock à la liste des grands baroqueux qu'il ne serait pas mauvais d'entendre régulièrement en France. Je l'ai toujours entendu excellent au disque ou à la radio (il dirige à peu près tous les ans au festival de Schwetzingen) mais dans cet Orphée à Garnier, je les ai trouvés extraordinaires, son ensemble et lui. 

Licida
Oui Hengelbrock c'est vraiment formidable, dans cet Orphée comme dans le premier il y a deux ans il est fabuleux. Il avait aussi réussi le miracle de faire sonner baroque l'orchestre de l'opéra de Paris pour Idomeneo

Bajazet
Il avait dirigé ça pour un spectacle de ballet mis en scène, je crois, par Achim Freyer. L'enregistrement existe chez DHM. 
Dommage que l'Armida de Haydn qu'il a dirigée à Schwetzingen n'ait pas été gravée : c'était avec Iano Tamar, Torsten Kerl et Rensburg. Dommage surtout qu'il ne revienne pas à Garnier pour Iphigénie ^^

Je n'ai pas vu tout le spectacle mais la chorégraphie m'a transporté. C'est d'une beauté impérieuse, d'une puissance plastique qui laisse pantois. C'est la première fois que je suis vraiment ému par un ballet (non, je ne dirai pas combien de ballets j'ai vus). Ce qui m'a fasciné, c'est de à quel point l'esprit de la chorégraphie est juste par rapport à la musique (avec une osmose merveilleuse entre la fosse et la scène précisément) et à quel point c'est allemand. Je n'y connais rien en ballet mais on sent que Bausch est l'héritière d'un esprit allemand de l'art, ou bien est-ce moi qui fantasme ? Qu'elle ait tenu à ce que l'opéra, comme pour Iphigénie en Tauride, soit chanté en allemand, cela s'impose comme une évidence ou une nécessité.
Après ça, entendre Brigitte Lefèvre dire à l'entracte qu'ell a envie de "pousser un cri d'amour vers Pina" semble totalement déplacé.
Gubernatis dans Le Nouvel Obs souligne que Bausch a arrondi les angles avec le temps, que la chorégraphie de 1975 était plus noire, plus âpre, plus tragique. En tout cas, la fin "tragique" avec reprise du début fonctionne parfaitement : ça coule de source. Je me suis juste demandé si David Balagna n'avait pas trouvé là de quoi remplir sa boîte à malice.
Le site d'Arte caractérise le spectacle par la formule "une danse éthérée".
Éthérée ???????!! 

Licida
Tout à fait, et ce qui me semble le plus impressionnant c'est l'économie qui renforce la "frappe" de cette chorégraphie: avec peu de danseurs sur scene, Bausch réussi parfaitement à rendre la tourmente des enfers ou la béatitude qui suit. Le dédoublement de chaque personnage en un chanteur et un danseur est parfaitement maitrisé au point de rendre superflu le travestissement de la chanteuse. De plus en donnant un titre à chaque acte (Deuil; Violence; Paix; Mort) elle participe pleinement à cette simplicité éloquente voulue par Gluck. Du coup on pardonne bien aisément la traduction, les coupes et l'absence de surtitres tant le spectacle est cohérent et parle de lui même. Par ailleurs, je crois que cette retransmission était un évenement, puisque Pina Bausch s'était jusqu'ici opposée à ce que l'on présente une de ses chorégraphie à la télé ou en dvd. A part un petit bout de Café Muller dans "Parle avec elle" d'Almodovar, il n'existe rien je crois.

Pour Hengelbrock, c'est aussi lui qui dirigeait le superbe Telemaco de Scarlatti. 

Caroline
(Hengelbrock va diriger la Sonnambula de Bartoli à Baden-Baden au printemps.) 

C'était la première fois que je regardais un ballet.

Voilà, je l'ai dit.

Licida
Ben c'est pas mal de commencer avec Pina Bausch ;) Prochaines étapes: Béjart, Kylian, Preljocaj, Neumeier et Waltz. Et on peut voir tout ça à l'opéra de Paris! 

Bajazet
Je me souviens avoir vu "Café Müller" ou "Nelken" (je ne sais plus) en captation vidéo au Goethe Institut il y a très longtemps. Sauf à ce que la mémoire m'abuse, il y a eu donc des enregistrements.

Et de cette économie, de cette rigueur sublime naît le fantasme du spectateur, me semble-t-il. C'est non seulement sublime à contempler mais cela donne fortement à imaginer. Et puis la chorégraphie intègre magnifiquement cette espèce de dimension rituelle qu'il y a chez Gluck, sans jamais de raideur pourtant.
Franchement, quelle importance d'avoir des surtitres en l'occurrence ? Pour Iphigénie en Tauride, ce serait sans doute nécessaire si on ne connaît pas l'opéra, mais là ? Ça montre d'ailleurs en retour à quel point le livret de Calzabigi procède d'une épure.
Je ne trouve pas du tout gênant l'allemand ici, et même cela me semble une composante esthétique du spectacle. 


Caroline
"Je ne trouve pas du tout gênant l'allemand ici, et même cela me semble une composante esthétique du spectacle."
Oui, je l'ai ressenti aussi comme ça. Au fur et à mesure, il m'a semblé normal que ce soit en allemand (alors qu'au début, je toussais un peu quand même); il y a une cohérence entre ce que l'on nous montre et la sonorité de la langue, je trouve.

Licida
Et puis "Oeilrudiké" ça sonne tout de même plus tragédie grecque qu'Eurydice ;) 

Bajazet
Je viens d'aller regarder ce qui se disait du spectacle sur divers forums : ay ay ay. Je passe sur ceux qui montent sur leurs grands chevaux parce que ce n'est pas surtitré (on croit rêver), mais le plus amusant c'est de voir le pinaillage sur le choix de l'allemand (qui de toute façon a une légitimité historique, mais passons) et sur le fait qu'il manque l'air à vocalises d'Orphée alors qu'on trouve normal en d'autres circonstances que Marc Barrard chante le rôle de l'Amour. J'ai tendance à oublier combien le public d'opéra peut être obtus, eh bien voilà, je me rappelle. 

Caroline
"Le dédoublement de chaque personnage en un chanteur et un danseur est parfaitement maitrisé "
Même au début?...
Je viens de revoir la deuxième partie; là, ça fonctionne très bien, sans doute aussi parce que les chanteuses ont des choses à faire. Au début, je ne suis pas sûre... mais c'est peut-être une question de cadrage, les danseurs étant toujours priviligiés.

Ben, à la télé, on avait des sous-titres, quand même, ça n'avait rien d'incompréhensible, je pense. 

Un plan rapproché sur Wesseling, au moins au moment des rappels, aurait été le bienvenu... 

Licida
Oui au début aussi il me semble que l'on comprend parfaitement: pour Oprhée la prostration du danseur liée aux cris de la chanteuse, pour l'amour les virevoltes de la danseuse liés à légereté de la voix de la chanteuse, puis tout le jeu autour de la marelle et du tracé vers les enfers...

Le soir où j'y étais Kuhlmann et Guillmette chantaient, c'était très honnête et la première a même fait montre de qualités expressives que je ne lui connaissais pas. 

Dans Télérama cette semaine, après avoir nommé le chef et les trois danseurs principaux: "et l'on voudrait presque s'excuser ici de ne pas citer l'ensemble des chanteurs et interprêtes de cette production"... c'est sur que nommer les trois chanteurs et le nom de l'orchestre/choeur ça prend une place folle! 

Je viens de voir la retransmission télé et c'est très décevant par rapport à ce que j'ai vu: bien sur il y a la focalisation forcée inévitable pour toute retransmission tv, mais là c'est aggravé par le fait que les caméras ne suivent que les danseurs!! Si Pina Bausch a choisi de mettre les chanteurs sur scène et non dans la fosse comme le choeur, c'est qu'il y a une raison, bordel! Il ne faut pas les traiter comme de la tapisserie! Je comprend maintenant pourquoi, Caroline, tu trouvais le dédoublement mal maitrisé au début: notemment à l'entrée de l'amour, on ne voit presque jamais la chanteuse! Certes Bausch est surtout une chorégraphe mais pourquoi vouloir de toute force réduire une de ses rares mise-en-scènes à une simple chorégraphie? L'interêt du spectacle est aussi voire surtout dans l'impossibilité de le classer schématiquement en tant qu'opéra ou ballet. Visiblement l'oeuvre d'art total, à Arte, ils ne connaissent pas! 
Ah oui, et au fait Baja, tu n'as pas relevé le nom de la présentatrice? :o) 

"les danseurs étant toujours priviligiés"
Il n'y en a que pour eux même! Heureusement qu'ils sont très bons. 

Bajazet
Art total, ok, mais était-il possible de tout filmer, de tout rendre à l'écran ? Je n'ai pas vu le spectacle en salle, hélas, mais j'en doute, et je conçois qu'on privilégie la danse, après tout. On sent bien que certaines choses nous échappent, mais c'est le lot de toute captation TV, même soignée, non ? 

Caroline
La réponse est: oui. ;-)

Sérieusement, nous avons eu droit au cadrage type préconisé par le fascicule n°1 intitulé "Filmons la danse". En vérité, ça marche; mais comme il y avait AUSSI des chanteuses et que ce mixte n'est prévu dans aucun fascicule, il y avait quand même frustration.
Sans rire, je me suis demandé s'il y avait des cadreurs (ceci n'est pas une vacherie!) ou s'ils avaient laissé des caméras fixes, peut-être automatisées; il faudrait que je revois le générique. 




Et comme je suis tout à fait d'accord avec Caroline, voilà donc un passage purement dansé pour éviter de voir les chanteurs évités: il s'agit donc ici du ballet des furies, mais point de furies dans la chorégraphie de Pina Bausch; je vous laisse deviner les personnages infernaux qui dansent ici - pour ma part je n'en ai reconnu que quatre dont un à trois têtes - je vous aide là ;)

Partager cet article
Repost0
19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 16:01

Direction musicale Jean-Christophe Spinosi
Mise en scène Fanny Ardant
Décors Ian Falconer
Réalisation des images Jérôme Waquet
Costumes Dominique Borg
Lumières Roberto Venturi
Chorégraphie Natalie van Parys

Hélène de Solanges (Véronique) Amel Brahim-Djelloul
Florestan de Valaincourt Dietrich Henschel
Agathe Coquenard Ingrid Perruche
Ermerance de Champ d'Azur Doris Lamprecht
Evariste Coquenard Laurent Alvaro
Loustot Gilles Ragon
Séraphin Patrice Lamure
Tante Benoît Catherine Hosmalin

Livret Albert Vanloo et Georges Duval
Adaptation du livret Benoît Duteurtre


Ensemble Matheus
Chœur du Châtelet



Je pars du principe qu'il faut toujours essayer avant de juger et même qu'il ne faut pas hésiter à réessayer ce que l'on nous vante comme un chef d'oeuvre, c'est pourquoi chaque saison je me force à aller entendre du Bach en espérant que vienne la révélation. Mais je peux vous dire une chose: je ne retournerai jamais voir Véronique, à moins d'une mise-en-scène sado-maso-trash-gore-porno-et-autres-cochonneries qui permettrait de pimenter l'oeuvre, car c'est bien l'oeuvre qui m'a ennuyé et non la réalisation artistique qui tire tout ce qu'elle peut de tant de platitude. On m'avait vanté une oeuvre pleine de finesse, de charme désuet, très France 1900... ben si c'est ça la France 1900, valait mieux habiter à Vienne! Le livret d'abord est une patisserie fade, compassée et sans esprit (aucun second degré!) en forme de marivaudage raté où règnent machisme (l'air sur la grisette!!), blagues grassement grivoises et crétinerie intersidérale (l'escarpolette... je comprends maintenant tout l'effroi de Natalie Dessay devant ce rôle!). La musique ne relève rien, c'est consternant de platitude, farci de poses affectées, d'une faiblesse mélodique étonnante, surtout pour de l'opérette et flanqué d'une orchestration fainéante. Comme je le disais ailleurs cette distance polie, ce "raffinement" aussi mondain que creux, cette "jolie musique" étalée sur deux heures, pour moi c'est le comble de la musique pour grand-mère dans le mauvais sens du terme, ces vielles dames assagies à la nostalgie aussi confite qu'inventée et qui craignent la jeunesse. J'ai beau aimer les choses compassées quand elles ont la saveur du kitsch, ici c'est d'une transparente vacuité. Quant à trouver ça classe et chic... oui si l'on considère que Nadine de Rotschild est la référence en la matière. A coté d'une oeuvre contemporaine comme L'Etoile, cette Véronique sent décidemment trop la naphtaline. Cette insistance à démonter une oeuvre "sans prétention" peut paraître suspecte et elle l'est: ce n'est pas tant l'oeuvre en soit que j'attaque, elle n'est que le pretexte à une diatribe contre cette forme d'art "sans prétention" qui fait que l'on passe "une bonne soirée", bref la mauvaise télé avant l'heure, où l'art de nous faire passer la vacuité pour de la sobriété et la crétinerie pour de l'élégante simplicité.

Maintenant que je me suis bien défoulé, il est temps de vanter les mérites de la mise-en-scène: tout ici est joli et parfaitement senti, ce qui serait très insuffisant ailleurs, tire le meilleur de cette oeuvre. L'équipe artistique emmenée par Fanny Ardant a effectué un travail remarquable tant sur la qualité des décors, des éclairages et de la scénographie (ingénieuse intégration de la vidéo en fond de scène en prolongement du décor), que dans le luxe et la méticulosité déployés pour les costumes; la direction d'acteurs n'est pas en reste qui permet de faire passer les interminables dialogues (surtout au I!) et d'éviter que les mouvements de foules ne se fassent au détriment de l'élégance de l'ensemble. L'action est transposée dans le Paris des années 50, ce qui permet de donner à cette mise-en-scène des accents du célèbre film Funny face, rapprochement très bien senti car la comédie musicale est la continuation cinématographique de l'opérette et de l'opéra  et aussi car le trio de tête de l'opérette (Véronique, sa tante et Florestan) se retrouvent dans le film (Jo, Maggie et Dick) avec les mêmes écarts d'ages (mais des différences de relations qui ont sans doute incité l'équipe à ne pas trop souligner le rapprochement... d'autant qu'avec un peu de chance, c'est simplement mon esprit tordu qui l'a pondu!).


Musicalement maintenant on ne saurait blâmer Jean-Christophe Spinosi et son Ensemble Matheus qui font du bon boulot à défaut de pouvoir faire mieux (quoique...) avec une telle partition; Amel-Brahim Djelloul est délicieuse dans son rôle d'oie qui manigance; l'accent de Dietrisch Henschel donne de la saveur à son élégant Florestan (pas évident quand le livret fait de lui un macho sans le charme viril qui va avec); les accents crillards d'Ingrid Perruche qu'habituellement je n'aime guère (sauf bien dirigée comme dans la Callirhoé de Destousches) conviennent très bien à la perfide et jalouse Agathe; Doris Lamprecht est fabuleuse en grande dame qui s'encanaille, la seule sur le plateau qui nous fasse vraiment rire au delà du sourire poli; enfin les petits rôles sont habilement tenus et joués. Cependant l'ensemble des chanteurs se reposent un peu trop sur la sonorisation, de fait ils chantonnent plus qu'autre chose et les dialogues perdent en impact, si tant est qu'ils en aient jamais eu.

Voilà donc une soirée très oubliable dans une salle trustée par le troisième age dont le sang n'a fait qu'un tour au moment où Véronique a retiré la balançoire derrière le tronc d'arbre (brouhaha dans la salle: "ah c'est l'escarpolette!!" ces gens qui cherchent à tout prix à faire bruyamment montre de leur savoir, ça m'agace) et qui applaudissait les décors (no comment). Il conviendrait cependant de réinviter l'équipe artistique pour des oeuvres plus intéressantes et moins pet-sec.

 

Partager cet article
Repost0
15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 12:16
Semaine du 16 au 22 février :
 
 
 
TELEVISION:
NB: Ce samedi 16, presque tous les grands opéras ouvrent leurs portes permettant ainsi à un large public d'en découvrir les coulisses et le fonctionnement. A cette occasion, Arte consacre sa programmation de 10h à 17h à l'opéra: Didon & Enée (Nantes), Platée(documentaire), Lucie de Lammermmoor(Lyon), Dessay, Crespin, Schwarzkopf, Callas, Alagna... toutes les informations sont sur le site d'Arte: ici et  (Il faut avoir la TNT, le cable, la télé par internet ou le satellite pour voir Arte dans la journée). Et bien sur la retransmission en direct d'Orphée et Eurydice par Pina Bausch.
        
               
        ¤¤  Orphée et Eurydice de Gluck (ONP, en direct) : samedi 16 à 19h30  (ARTE)
T. Hengelbrock / P. Bausch
 
 
        ¤¤  Accentus / Laurence Equilbey : Transcriptions (2/2; 2007) : dimanche 17 à 19h  (ARTE)
 
 
        ¤¤  L'élixir d'amour de Donizetti (ONP) : lundi 18 à minuit 40  (France2)
  E. Gardner / L. Pelly
 
 
        ¤¤  Toute la musique qu'ils aiment: Annick Massis : vendredi 22 à minuit 20  (France3)
 
 
        ¤¤  Le voyage à Reims de Rossini : dans la nuit de vendredi à samedi vers 1h20  (France3)
                       
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  Tous à l'opéra! : tout au long de la journée du 16  (FM)
 
 
        ¤¤  Les enfants du baroque: Jennifer Smith : samedi 16 à 18h  (FM)
 
 
        ¤¤  Manon Lescaut de Puccini (MET, en direct) : samedi 16 à 19h02  (FM)
K. Mattila
 
 
        ¤¤  Orphée et Eurydice de Gluck (ONP, en direct) : samedi 16 à 19h30  (Radio Classique)
[enfin, je crois...]
 
 
        ¤¤  Le goût des autres: Turandot de Puccini : dimanche 17 à 21h  (Radio Classique)
 
 
        ¤¤  Patrimoine classique : Teresa Berganza : lundi 18 à 23h  (Radio Classique)
 
 
        ¤¤  The judgment of Paris d'Eccles + Rameau (Boston, juin 07) : mercredi 20 à 16h  (FM)
                       
 
        ¤¤  C'était hier: G. Sebastian et l'orchestre de l'ORTF : mercredi 20 à 20h  (FM)
Notamment extraits: 'Francesca da Rimini' (1973), 'Le Chevalier à la rose' (1974)
 
 
        ¤¤  Tout arrive: Table ronde critique : jeudi 21 à 12h02  (France Culture)
Thésée de Lully au TCE et Luisa Miller de Verdi à Bastille.
 
 
        ¤¤  Les contes du jeudi: Romain Rolland, écrivain et musicologue : jeudi 21 à 13h10  (FM)
 
 
        ¤¤  Susan Graham (Pleyel, en direct) : jeudi 21 à 20h  (Radio Classique)
Berlioz: Les nuits d'été - Ravel: Schéhérazade; Ma mère l'Oye
Dir.: C. Eschenbach
 
 
        ¤¤  Judith de Fénelon + R. Strauss (Pleyel, nov. 07) : vendredi 22 à 20h  (FM)
Dir.: Kazushi Ono - Soprano: J-M Charbonnet
Partager cet article
Repost0
14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 13:55

Introducing Mary Schneider

Bon je devrais être en train de bosser mais je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager une découverte lyrique de notre cher Chevalier: Mary Schneider et son fabuleux disque "Yodelling the classics".

 

Voilà ce que ça donne; Nella Anfuso n'a qu'à bien se tenir: 

 

 

 

 
 
 
Ne m'interrogez pas sur l'interêt qu'il y a à faire défiler à toute vitesse des images de stars hollywoodiennes en filigrane sur des paysages alpestres, les arcanes de l'esprit du fan de Mary Schneider qui a conçu cette vidéo me sont impénétrables.
  
Si vous avez réussi à aller au bout de la vidéo comme moi, il est temps de vous interroger sur votre santé mentale.
 
 
 
 
 
Et pour les fans de canto di sbalzo, sachez qu'il y a un volume II !


Avec visiblement un gros budget marketing!

Partager cet article
Repost0
14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 12:03

Je viens de recevoir la brochure de préabonnements de Jeannine Roze Production qui fournit l'essentiel des concerts du TCE avec les Grandes Voix et les Grands Solistes. Et bien, chez Jeannine cette saison c'est pas la joie!

 

 

 

 

Coté pianistes il y a toujours de grands noms et je me garderai bien de commenter le choix des oeuvres car je n'y connais rien: Muraro, Grimaud, Lugansky, Angelich, Say, Luisada, Volodos, Anderszewski, Tharaud et Pires.

 

 

 

Chez les solistes: Aimard, Quatuor Artemis, Il Giardino Armonico dans les Concerti Grossi de Handel, Mullova et Carmignola avec Marcon dans des concertos de Vivaldi et Pahud dans un concerto de Mozart accompagné par... Spinosi qui s'offre la 40 de Mozart et la 83 de Haydn. J'en vois qui commencent déjà à râler (moi compris), mais ce n'est que le début car la saison lyrique semble entièrement phagocytée par Spinosi et Haïm.

 

 

 

Les deux seules productions lyriques vraiment intéressantes sont les suivantes: un récital Piau/Mingardo (décidemment elles ne se quittent plus) dirigé par Alessandrini dans des duos de Radamisto, Orlando, Tamerlano, Amadigi; et Juditha Triumphans dirigée par Marcon avec Hallenberg, Gauvin, Nesi, Comparato et Basso.

 

 

 

Au rang des productions interessantes: L'Amour et la vie d'une femme par Lemieux; un récital Bach(St Mathieu et cantates) et Handel (Rinaldo et Cesare) par von Otter dirigé par Mortensen (on pouvait pas lui trouver mieux?).

 

 

 

Parmi les "franchement vous n'avez pas mieux à jouer?!": Le Nozze di Figaro par Haïm avec Nicole Heaston (tiens!); Nisi Dominus et Stabat Mater de Vivaldi par Lemieux/Jaroussky/Spinosi; Requiem de Mozart par Rhorer/Karthäuser/Pokupic; La Resurezzione par Haïm/Tilling/Royal/Prina (ça j'irai rien que pour les deux dernières!).

 

 

 

Et enfin les "trucs" à éviter: Le Messie par Spinosi, marrez-vous, marrez-vous mais ça va nous gacher une performance parisienne de Richard Croft et Jennifer Larmore, grrrr!! et La Passion selon St Mathieu par Malgoire avec Agnew et Pasichnyk.

 

 

 

 

Rappelons le peu d'éléments dont on dispose sur le reste de la saison:

Andromeda liberata par Marcon/Cencic
Armide de Lully
Cosi fan tutte par Spinosi (des fois que vous en revoudriez encore).

 

 

 

 

 

La présence exagérée par rapport à  son talent de Haïm ne me gêne pas dans la mesure où ses directions sont toujours honnêtes à défaut d'être géniales (on risque de la voir aussi à Garnier); par contre Spinosi à tous les étages ça en devient insupportable, surtout quand on sait que le Chatelêt et l'ONP ont aussi prévu de nouvelles productions avec lui: y a pas à dire RESTEZ CHEZ VOUS!(de toute façon ce sera plein à craquer...) Heureusement Marcon vient relever le niveau... par contre j'espère que dans le reste de la saison ils auront pensé à inviter de grands chefs baroques: Dantone, Minkowski, Fasolis, Florio, Gardiner, Reyne, Niquet, Bruggen, Bolton ou même Rousset, Curtis, Biondi et Christie... on n'en manque pourtant pas!!

Partager cet article
Repost0
9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 16:40
Semaine du 9 au 15 février :
 
 
 
TELEVISION:
        
               
        ¤¤  Accentus / Laurence Equilbey : Transcriptions (1/2; 2007) : dimanche 10 à 19h  (ARTE)
 
 
        ¤¤  Les 15e Victoires de la musique classique (Toulouse, en direct) : mercredi 13 à 20h50  (France3)
 
 
        ¤¤  Toute la musique qu'ils aiment: Béatrice Uria-Monzon : vendredi 15 à minuit 25  (France3)
 
 
        ¤¤  Il Sant' Alessio de Landi (Caen, 2007) : dans la nuit de vendredi à samedi vers 1h10  (France3)
W. Christie / Lazar - Jaroussky, Cencic...
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  Tannhäuser de Wagner (ONP, déc. 07) : samedi 9 à 19h07  (FM)
[voir article Licida et commentaires]
 
 
        ¤¤  Les rois de la galette: Madrigaux de Monteverdi : dimanche 10 à 15h  (FM)
Comparaison d'enregistrements
 
 
        ¤¤  Così fan tutte de Mozart (1968) : dimanche 10 à 21h  (Radio Classique)
J. Krips - C. Ludwig, W. Berry, G. Janowitz, A. Dallapozza, E. Waechter
 
 
        ¤¤  Le matin des musiciens : Tous à l'opéra! : de lundi à vendredi à 9h05  (FM)
 
 
        ¤¤  Musique contemporaine: Peter Eötvös : mardi 12 à 22h  (Radio Classique)
Pour son opéra Lady Sarashina à Lyon en mars prochain
                       
 
        ¤¤  Stabat Mater de Dvorak (Pleyel, janv. 08) : jeudi 14 à 20h  (FM)
Dir.: V. Fedosseiev
                       
 
        ¤¤  La vie baroque: Michel Corboz : jeudi 14 à 21h  (Radio Classique)
 
 
        ¤¤  Les nouveautés du disque: avec Diana Damrau : vendredi 15 à 21h  (Radio Classique)
 
                       
Partager cet article
Repost0
2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 23:17
Semaine du 2 au 8 février :
 
 
 
TELEVISION:
        
               
        ¤¤  L'heure de l'opéra: Tosca : samedi 2 à 23h15  (France3)
 
        ¤¤  Tosca de Puccini (Madrid, 2004) : samedi 2 à minuit 15  (France3)
Dir.: M. Benini / m.s.: N. Espert - F. Armiliato, D. Dessi, R. Raimondi...
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  La Patience de Socrate de Telemann (Cité de la musique, oct. 07) : samedi 2 à 19h30  (FM)
Dir.: R. Jacobs - M. Fink, I. Kalna...
 
 
        ¤¤  Messe n° 5 en la M de Schubert (Nantes, en direct) : dimanche 3 à 12h15  (FM)
Dir.: P. Neumann - Concerto Köln
 
 
        ¤¤  Concert Schubert (Nantes, en direct) : dimanche 3 à 13h15  (FM)
A. Olsson, mezzo- P. Mayers, piano
 
 
        ¤¤  Le matin des musiciens : Figaro, l'inspirateur! : de lundi à vendredi à 9h05  (FM)
 
 
        ¤¤  La rivière Sumida de Susumu Yoshida (Rennes, nov. 07) : lundi 4 à 16h  (FM)
Opéra-nô - K. Wierza, A. Noguera
                       
 
        ¤¤  Concert Kraus-Haydn-Telemann (Cité de la musique, janv. 08) : lundi 4 à 20h  (FM)
Dir.: G. Antonini - L. Scherrer, M-C Chappuis, M. Ullmann, K. Mertens
                       
 
        ¤¤  Patrimoine classique:  William Christie : mardi 5 à 23h  (Radio Classique)
 
 
        ¤¤  Deux sets à neuf: invitée: Danielle de Niese : jeudi 7 à 8h15  (FM)
Pour son nouveau CD d'airs de Haendel.
 
 
        ¤¤  La vie baroque: Jean-Louis Martinoty : jeudi 7 à 21h  (Radio Classique)
Pour Thésée au TCE.
 
 
        ¤¤  Patrimoine classique:  Anna Netrebko : jeudi 7 à 23h  (Radio Classique)
 
 
        ¤¤  Les nouveautés du disque: avec D. de Niese : vendredi 8 à 21h  (Radio Classique)
                       
Partager cet article
Repost0
29 janvier 2008 2 29 /01 /janvier /2008 14:06

Voilà une nouvelle série de mini-compte-rendus qui eux le sont vraiment et n'ont rien de modificatif :o)

* Gardiner dans Brahms&Co. à Pleyel (15 & 18 novembre 2007)

Le premier concert a débuté de façon captivante avec une luxuriante Variation sur un thème de Haydn et deux morceaux de Schubert (Gesang der Geister über den Wasser & Gruppe aus dem Tartarus) transcris pour choeur par Brahms: inutile de préciser que tant l'Orchestre romantique et révolutionnaire que les Monteverdi Choir sont d'une précision, d'une délicatesse, d'une clareté et d'une energie remarquables. La seconde partie m'a semblé plus décevante: c'était la première fois que j'entendais la Rhapsodie pour alto, et c'est d'un pathos un peu trop gras pour mois (là je sens que je vais me faire taper!), pourtant je ne saurais accuser la prestation de Nathalie Stutzman qui, pour le coup, semblait presque un peu trop retenue voire distante, bref je n'ai pas accroché. Quant à la Symphonie n°1, je m'étonnais de n'en avoir aucun souvenir en arrivant, et je comprends pourquoi je n'écoutais que la 3 et la 4 durant mon adolescence: c'est vraiment le gros bordel romantique cette première symphonie, et ce n'est pas la citation de la neuvième de Beethoven qui vient structurer une partition assez brouillone.

 

Heureusement le 18 novembre le programme était impeccable: après une nouvelle démonstration de l'excellence et de l'exhaustivité des Monteverdi Choir dans le Begrabnisgesang de Brahms, le "Wie lieblich sind die Wohnungen", le "Es ist genug" de Ahle et le "O Ewigkeit, du Donnerwort" de JS Bach, ce fut le moment du Deutsches Requiem (enfin un truc que je connaissais, mais je suis loin de me plaindre de mes autre découvertes; à noter qu'une sortie cd des 3 concerts est d'ailleurs prévue). Alors certes Matthew Brook fatiguait un peu, certes Camilla Tilling était plus scolaire qu'investie (mais pour la première fois j'ai vraiment aimé la qualité de sa voix), mais l'orchestre était vraiment parfait. Je n'ai vraiment rien à redire et m'avoue même un peu à court de mots pour en décrire l'impression ressentie: il faut dire que ce Requiem que j'entendais au concert pour la première fois, gagne énormément en impact par rapport au disque, et que j'en suis sorti abasourdi.
Sylvie Eusèbe a publié un compte-rendu du premier concert chez David, je vous recommande tout autant la discussion qui s'en suit.

*Il Sant'Alessio de Landi au TCE (générale du 19 novembre 2007)

Je ne vais pas ici reprendre mon raisonnement sur les mise-en-scènes de Benjamin Lazar, mon sentiment est à peu près équivalent à celui de Cadmus et Hermione, mais j'ai trouvé cette mise-en-scène plus ingénieuse et spirituelle (l'oeuvre y incite) cherchant plus a créer l'intimité et l'obscurité dans lesquelles naissent la ferveur nécessaire au déroulement de cette action sacrée, tout en symbolisant l'esthétique d'une époque de façon brillante (notemment l'apparition des 3 femmes dans les fenêtres, telles des tableaux vivants).


L'oeuvre en soit est assez monotone et longue: l'histoire de Saint Alexis, patron de tous les homos refoulés devenus moines à défaut de pouvoir devenir Saint sous l'escalier pour échapper au mariage, me semble déjà sans intérêt (il y a tout de même de plus beaux exemples de contrition dans l'hagiographie!), et le livret joue la contemplation d'un bout à l'autre (de ce point de vue la mise-en-scène s'avère idéale), l'action étant rudimentaire: la famille d'Alexis le cherche et se lamente, celui-çi chante sa foi et se fait emmerder tantot par des domestiques tantôt par l'envoyé du diable qui le tente trois fois en vain, et puis crac, il est mort l'Alexis. Or la musique dans cette même perspective contemplative, ne captive que pour les moments de ferveur ou de tristesse profonde, elle est incapable de soutenir l'attention du spectateur (ou du moins de la majorité) pendant l'action et ce sur 3 heures!
Il faut dire que la direction étirée, molle et languissante de William Christie n'arrange en rien; heureusement Philippe Jaroussky s'avère un sublime Alexis, retrouvant au passage son registre de sopraniste qui s'est beaucoup amélioré en clareté et en précision depuis Sedecia; Max-Emmanuel Cencic trouve enfin un rôle à sa mesure sur une scène parisienne: le jeu est si investi et pourtant sobre, pudique, la voix si chaleureuse que la confusion des sexes est totale. Alain Buet est un père digne et viril, impeccable; le Démon de Luigi di Donato plancheronne (vous voyez qu'il est bien pratique ce mot!) vite dans le grave abyssal de son rôle mais sa stature physique et le coté mordoré de son medium font vite oublier cette limite. Dans la série des contre-ténors on retiendra le très sonore Xavier Sabata en mère éplorée et la percutante nourrice de Jean-Paul Bonnevalle. On se souviendra aussi malheureusement de la voix mixte anarchique et de la diction catastrophique (vous vous souvenez du critique français dans Huit et demi...) de Ryland Angel en Adrasto.

 


On ira lire chez Friedmund un compte-rendu encore moins enchanté et chez David une note plus élogieuse.

 

 *Motets de Rameau par Niquet au TCE (26 novembre 2007)

Moi qui suis émerveillé dès que je découvre une nouvelle oeuvre de Rameau, je suis sorti de ce concert fort déçu ayant constaté que ses motets (ici Quam dilecta et In convertendo) sont... chiants. Je ne saurais mettre en cause la qualité de l'orchestre et des choeurs du Concert Spirituel qui ne sont plus à prouver dans ce repertoire, ni du chef que j'adore outre mesure. La prononciation française du latin ne m'a pas géné non plus et tous les chanteurs étaient très honnêtes quoiqu'un peu gueulard (Mathias Vidal, Marc Mauillon) et à la voix encore verte (Hanna Bayodi). Stéphanie Révidat fait forte impression dans son long air du In convertendo se jouant des difficultés techniques avec un métier remarquable et malgrè un petit grelot dans la voix. Les deux motets de Joseph Michel (Dominus regnavit & Quid retribuam tibi) ne m'ont pas plus sorti de cet ennui poli.

*Das Paradis und die Peri de Schumman au TCE (8 décembre 2007)

Superbe oeuvre que je découvrais, très poétique et envoutante mais inégalement servie: l'Orchestre de l'Age des Lumières dirigé par Simon Rattle m'a semblé manquer de cohérence et de continuité, si bien que l'on n'est jamais emporté jusqu'au bout de la phrase musicale tant le chef semble prendre plaisir à l'interrompre pour souligner lourdement un détail au détriment de la clarté de l'ensemble; peu après le Monteverdi Choir, le Choeur de l'Age des Lumières faisait pâle figure, attaques approximatives ,ténors inaudibles, diction alléatoire. Heureusement les solistes relèvent le niveau: Sally Mathews a le port d'une ragédienne (et les épaules d'Amélie Mauresmo) et le ton, voix longue et dynamique aux accents percutants, on la sent pourtant parfois plus attentive à l'excellence de l'émission qu'à l'emotion (bien pardonnable à ce niveau); Kate Royal n'a malheureusement qu'un rôle minuscule et ne peut donc faire preuve de tout son talent comme dans L'Allegro de Handel à Garnier la saison dernière; Bernarda Fink est toujours une chanteuse à la tessiture non identifiée et c'est tant mieux, tant elle sait en jouer pour souligner la poésie du texte et de la musique (ah ce "Verlasse den Jügling" !); Mark Padmore est très honnête mais ce timbre ne m'a jamais ému, contrairement à Friedmund dont l'avis est bien plus élogieux que le mien.

* L'Etoile de Chabrier à l'Opera Comique (20 décembre 2007)

Moi j'ai adoré, et je n'ai rien à ajouter que ce que je n'ai déjà dit en commentaire à l'excellent article de Bajazet.

 

* Kirschlager dans Les Nuits d'été au TCE (15 janvier 2008)

Grosse déception: moi qui ne voulait pas rester sur la mauvaise impression laissée par son piètre Ariodante et qui la croyait idéal pour ce repertoire, je suis déçu, déçu, déçu. Sa diction du français par ailleurs superlative est ici aléatoire, tantôt l'on comprend tout, tantôt plus rien; le timbre semble souvent sec, la voix à bout de souffle, l'émotion intermittente. N'y a-t-il pas eu assez de répétitions? La direction chahutée de McCressh à la tête de l'Orchestre de Chambre de Bâle l'a-t'elle mise mal à l'aise. En tout cas ce fut raté et ce fut tout, puisque Le Songe d'une Nuit d'été interprété en seconde partie le fut sans les parties vocales: appeler ça un récital, c'est à la limite du foutage de gueule! Paul McCreesh fut ici bien plus satisfaisant que pour sa Missa Solemnis à Pleyel, mais ces arrêtes permanentes et ce manque de respiration m'indisposent toujours autant, surtout quand on a l'ouverture d'Oberon par Minko et Le Songe par Herreweghe dans la tête.

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 16:17

Cadmus et Hermione de Lully
Opera Comique 21 janvier 2008

Mise en scène Benjamin Lazar
Collaboration Louise Moaty
Chorégraphe Gudrun Skamletz
Scénographie Adeline Caron
Costumes Alain Blanchot
Lumières Christophe Naillet
Maquillage Mathilde Benmoussat

 

Cadmus André Morsch
Hermione Claire Lefiliâtre
Charite - Melisse Isabelle Druet
Amour - Pales Camille Poul
Arbas - Pan Arnaud Marzorati
Nourrice - Echion Jean-François Lombard

 

Solistes, danseurs et orchestre du Poème harmonique
Direction Vincent Dumestre

 

 

 

 

 

 

 

Monter une tragédie lyrique n'est jamais évident, tant ses codes peuvent sembler lointains pour nos conceptions dramatiques et théâtrales, saluons donc l'Opéra comique qui a eu cette excellente initiative partagée à Paris par le seul Théâtre des Champs-Elysées devant le desintéressement total de l'ONP. La tache est d'autant plus difficile qu'il s'agit ici de la "naissance" de l'opéra français codifié par Lully et Quinault. D'emblée je dois avouer que j'ai été un peu déçu par l'oeuvre (mais l'interprétation musicale a sans doute sa part dans mon jugement) tant pour le livret qui n'a rien d'inoubliable et se révèle plus souvent efficace que brillant, que pour la musique qui connait déjà de superbes fulgurances (l'ouverture, les danses, l'invocation à Mars...) mais qui semble encore trop timide dramatiquement (voire plate: le final). Je suis loin d'être un spécialiste de Lully ne connaissant qu'Atys, Alceste et Proserpine par ailleurs, mais pour le moment c'est de loin cette dernière oeuvre qui a ma préférence graçe à un livret superbe et à une musique captivante de la première à la dernière note. Cadmus et Hermione, bien que fondatrice, sonne tout de même balbutiante à mes oreilles comparée aux sommets atteints par la suite.

 

 

 

 

 

 

 

Il faut dire que ce soir là, le drame était plutot absent: le Poème Harmonique dirigé par Vincent Dumestre fait montre de sonorités luxueuses et d'harmonies ravissantes mais manque crânement des contrastes et de sens du drame qui font toute l'exhaustivité des interprétations du Concert Spirituel dirigé par Hervé Niquet. Ici l'oreille est sans cesse flattée, mais le tout manque de nerfs et se révèle incapable de susciter l'émotion. C'est le même reproche que l'on pourrait adresser aux chanteurs tous étudiants au CNSM: techniquement c'est souvent implacable mais on chercherait en vain l'engagement que ce genre tout en récitatif exige cependant: c'est plus appliqué qu'impliqué (© Clément). Personne ne se détache vraiment du lot, à l'exception d'Isabelle Druet et de Luanda Siqueira qui incarne Junon, dont la franchise vocale et dramatique dynamisait l'atonie vocale ambiante.

 

 

 

 

 

 

 

Mais le véritable intérêt de cette production me semble résider dans la mise-en-scène, ou plutôt dans le débat qu'elle soulève (ou du moins devrait soulever). Le parti pris de Benjamin Lazar depuis Le Bourgeois gentilhomme et Il Sant'Alessio est clair: pour jouir parfaitement des raffinements de cette musique et de ce théâtre, il faut en retrouver la présentation historique qui en constitue en quelque sorte l'écrin; conception à l'opposé des modernisations souvent outrancières dont on nous afflige pour mieux nous faire comprendre "l'actualité" des oeuvres, comme si le spectateur était incapable de le comprendre seul, comme si l'intérêt d'une oeuvre ne résidait que dans sa pertinence pour éclairer continument l'époque où elle est représentée et comme si les costumes d'époques nous "divertissaient" de l'oeuvre qui est elle même et restera toujours un divertissement comme toute oeuvre d'art. Ce sont de telles conceptions qui poussent souvent des metteurs en scène peu scrupuleux à torturer les récitatifs, à dénaturer les airs, et à substituer des gags à répétiton à un vrai travail de théâtre sur des oeuvres trop vites perçues comme inévitablement ennuyeuses à la scène. Le parti pris de Benjamin Lazar semble donc salutaire, il est surtout inattaquable et c'est bien là que se trouve la faiblesse de sa mise-en-scène.


Avant de détailler ma critique, je commencerai par contester le choix historicisant de la prononciation du vieux français: face à la splendeur de la superbe simplicité qu'obtiennent de leurs chanteurs Hervé Niquet ou Hugo Reyne, je ne peux que trouver cette prononciation poussiéreuse et éloignant du drame. C'est hautement subjectif, mais j'ai du mal à être ému par le désèspoère que l'on nousse présente ou impressionné par la gloère des dieuks et desse hérosse du drame... Alors on me dira qu'un opéra chanté en langue étrangère ne m'éloigne pas pour autant du drame, certes mais ici la résonnance de mots connus ainsi pronnoncés provoque le même effet comique que l'accent quebecois (plutot génant dans les parties tragiques!) et, contrairement à une langue étrangère que l'on prend tout de suite pour telle, on est ici constamment balloté entre le plaisir direct d'entendre chantée notre langue natale, et l'éloignement produit ponctuellement et de façon répétée par la pronnonciation historique de certains mots.


Ceci dit, saluons le remarquable travail de reconstitution qui illumine les décors, les costumes, les éclairages (à la bougie pour l'essentiel) mais aussi la direction d'acteur dont les gestes sont précisément réglés, tout ceci est du plus haut intérêt pour qui s'interesse à l'esthétique d'une époque, aux conditions de création, à l'Histoire de l'art... mais une reconstitution ne sera jamais une véritable mise-en-scène car elle ne fait preuve d'aucune créativité, d'aucune prise de risque, d'aucune initiative artistique. C'est au plus un extraordinaire travail de scénographie et de recherche universitaire, mais en aucun cas le travail d'une personnalité. Ici plus que dans Il Sant'Alessio d'ailleurs, où il se cachait moins derrière cet idéal de reconstruction et cherchait plus directement à symboliser une époque avec tout le goût, le savoir et la rigueur qui a manqué à Pier Luigi Pizzi par exemple, Benjamin Lazar se fait uniquement artisan d'une reconstruction et non artiste.


Alors évidemment je ne vais pas jouer la surprise, ce parti pris étant clairement affiché, mais je me permets de craindre ses prochaines productions si elles sont du même genre: et pour cause, la mise en scène étant un concept inexistant à l'époque, cela risque fort de tourner en rond et de tomber dans le déjà vu (ce qui n'est pas loin d'être déjà le cas). On me dira - oui on me dit beaucoup de choses :-) - que de grands metteurs-en-scène tombent souvent dans le déjà vu (Bob Wilson, Robert Carsen...) mais eux ont au moins eu le génie de créer leur univers, là où Benjamin Lazar n'a eu que le talent de le reconstituer. Mais surtout, ce qui me semble dangereux avec ces reconstructions, c'est qu'indirectement et sans doute involontairement, elles avalisent l'idée selon laquelle les oeuvres baroques ne sont pas représentables dans nos esthétiques contemporaines niant ainsi leur potentiel théatral pour les reléguer au rang de ce que seront par exemple les spectacles du Lido dans deux siècles: du folklore. Or le travail de metteurs en scène comme Jean-Marie Villégier, Jean-Louis Martinoty, David McVicar, Trisha Brown ou bien d'autres qui préfèrent jouer avec les codes d'une époque plutôt que de les reproduire fidèlement me semble infiniment plus fécond et passionnant que cette superbe mais creuse reconstitution qui n'est contestable que radicalement ou sur des points historiques mais jamais artistiques.

 

 

 

En conclusion, ce spectacle n'ennuie certes jamais (et c'est déjà une grande qualité) mais ne passionne jamais non plus faute de savoir susciter l'émotion. Lully et Quinault méritent tout de même mieux et j'espère que le Thésée présenté bientôt au Théatre des Champs-Elysées par Jean-Louis Martinoty saura dépasser ce genre de mise en scène certifiée historique, comme on certifie un produit issu de l'agriculture biologique.

 

Partager cet article
Repost0