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Psychologie

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Il catalogo è questo

26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 14:01
Rossini, Elisabetta, regina d’Inghilterra
Drama per musica en deux actes (Naples 1815)
Livret de Giovanni Federico Schmidt

Elisabetta : Marguerite Krull
Leicester : Gregory Kunde
Matilde : Anna Maria dell'Oste
Norfolc : Antonino Siragusa
Enrico : Blandine Staskiewicz
Guglielmo : Yves Saelens

Choeur et Orchestre Symphonique de la Monnaie
Direction musicale, Julian Reynolds

Paris, Salle Pleyel, le 13 avril 2008

Le temps qu'il m'a fallu pour publier cet article est à la mesure de la déception ressentie suite à l'annulation d'Anna-Caterina Antonacci dans le rôle titre (ça commence bien hein?!). J'aime bien cet opéra qui est loin d'être le plus raffiné ou original de Rossini, c'est même une écriture assez automatique mais interprété par de vraies bêtes de scène avec des moyens vocaux conséquents, le show fonctionne parfaitement, en résumé c'est une oeuvre très efficace à défaut d'être géniale.



Le plateau était plutôt alléchant, surtout pour qui connait les témoignages rossiniens de la grande Anna-Caterina, plus callassienne que jamais dans ce repertoire tant dans la vocalisation "liée" (et non "hachée" comme Horne ou Bartoli, technique tout aussi défendable, n'allez pas croire que je mette l'une au dessus de l'autre) que dans la déclamation et le port de la tragédienne. Pour ceux qui ne connaissent toujours pas, je conseille fortement son Ermione (live de Rome 1991 plutot que DVD de Glyndenbourne), son Mose in Egitto (live de Londres 1994), sa Donna del Lago (live de Gênes 2001) et évidemment son Elisabetta (live de Naples 1991). Mais bon Antonacci n'était pas là ce soir, alors cessons de remuer le couteau dans la plaie.

Toutes les conditions étaient pourtant réunies pour que la soirée soit réussie: l'Orchestre Symphonique de la Monnaie dirigé tambour-battant par Julian Reynolds brillait par sa rutilance, rien qui ne sorte des sentiers battus mais les musiciens faisaient preuve de suffisamment de professionalisme et d'enthousiasme pour placer cette version dans le haut du panier.

Blandine Staskiewicz en Enrico, quel luxe... totalement inutile, tant le rôle est embryonaire, deux récitatifs et hop, tu peux te rasseoir en attendant le choeur final. D'autant que dans ces deux récitatifs Blandine faisait preuve de bien plus de prestance que la reine de la soirée, mais bon... On ne pourra pas en dire plus long sur le Guglielmo d'Yves Saelens, je crois me souvenir que Rossini a gratifié le rôle d'un air totalement insignifiant.

Passons donc aux vrais rôles: nos deux ténors furent les stars de la soirée. Gregory Kunde que les mauvaises langues ne cessent de déclarer fini a fait preuve d'une hargne, d'un élan vocal et d'une présence en scène absolument ravageurs; certes la voix accuse quelques faiblesses dans les extrêmes de la tessiture et l'air suinte souvent dans les vocalises rapides, mais cela se tient encore admirablement avec bien plus de personnalité qu'un Florez par exemple et surtout bien plus de classe qu'un Schicoff (oui quand je dois taper sur un ténor c'est toujours sur lui, je le reconnais, mais c'est à la mesure de la prétention du type). En méchant Norfolc Antonio Siragusa est aussi excellent que dans le disque avec Jennifer Larmore (version de référence à mes oreilles, je recommande fortement): j'ai rarement entendu une voix aussi puissante, franche et assurée et ce qui pouvait sembler un peu violent pour le prince amoureux dans La Cenerentola est ici idéal. Evidemment rien ne lui résiste et l'on ne sait plus quoi louer, les notes longuement tenues, le souffle inépuisable, la caractérisation manichéenne à souhait qui vient irriguer chaque note, voilà un ténor rossinien idéal. Alors quand nos deux bonhommes chantent leur duo, la salle est en liesse et c'est parti pour le bis!

Un peu en retrait par rapport à ces deux bêtes de scène, Anna Maria Dell'Oste a tout de même chanté une Matilde pleine d'humilité et de noble pudeur dans l'émotion, ce n'est jamais bluffant vocalement mais le personnage fonctionne pleinement et, encore une fois, fait preuve de plus de noblesse que la reine. La reine Elisabetta interprétée par Marguerite Krull donc... je sais bien qu'il ne faut pas tirer sur l'ambulance, qu'il n'a pas du être facile de trouver une remplaçante pour toute la série, mais cette chanteuse s'est tout de même batti une réputation de rossinienne et à déjà chanté le rôle à Buenos Aires. On ne peut lui en vouloir d'avoir accepter ce remplacement prestigieux, mais elle n'est clairement pas au même niveau que ses collègues... et à défaut d'une Larmore dans l'idéal, j'aurai donné cher pour que cela soit Staskiewicz qui remplace Antonacci. M'enfin... l'interprétation de Marguerite Krull est difficilement défendable: elle n'a pas la tessiture du rôle, savonne les vocalises, joue les princesses de cour de récré (c'est de qui l'idée du diademe de Miss??!!), sa confrontation avec Matilde est particulièrement pénible, l'entendre crier hystériquement "Custodie!" comme d'autres crient "Maîtresse!". Bref elle n'a rien d'une reine ni dans le port ni dans la voix, ce qui est tout de même gênant pour un opéra qui repose avant tout sur ses épaules. Et puis cette façon de faire croire qu'elle est encore dans l'hallucination de son rôle cinq minutes après la dernière note, je trouve ça  prétentieux, surtout pour du Rossini, faut pas déconner, ça ne demande pas une investissement psychologique abyssal!

Bref une soirée qui aurait pu être excellente avec une vraie reine à la tête de tout ce beau monde.
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24 mai 2008 6 24 /05 /mai /2008 12:50
Semaine du 24 au 30 mai :
 
 
 
TELEVISION:
                       
 
        ¤¤  Concours Reine Elisabeth 2008 (Bxl, le jour même) : samedi 24 à 22h30  (ARTE)
Finale et résultats
                       
 
        ¤¤  Haendel: Feux d'artifices royaux (Proms 2007) : dimanche 25 à 19h  (ARTE)
I. Bostridge; Kate Royal - Orchestre baroque de Fribourg et l'Orchestre de l'Âge des Lumières
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  Les enfants du baroque: Tétralogie romantique (3) : samedi 24 à 18h  (FM)
 
 
        ¤¤  Les Rustres de Wolf-Ferrari (Toulouse, février 08) : samedi 24 à 19h30  (FM)
Dir.: D. Callegari - [voir article du Bajablog]
 
 
        ¤¤  Histoires de musique: les musiciens de Shakespeare (4) Falstaff : dimanche 25 à 19h07  (FM)
Acte II du Falstaff de Verdi. 
Par F. Reiner (N.Y. , 1949) avec L. Warren, G. Valdengo, G. di Stefano, R. Resnick, L. Albanese à 20h07
 
 
        ¤¤  Le matin des musiciens: La figure de Don Quichotte : de lundi à vendredi à 9h05  (FM)
 
 
        ¤¤  Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach : lundi 26 à 21h  (Radio Classique)
K. Nagano - Alagna, Dessay, Van Dam, Vaduva, S. Jo....
 
 
        ¤¤  Concert de Deborah Polaski (Bastille, mai 08) : mardi 27 à 16h  (FM)
Dir.: T. Hengelbrock - Berlioz: Mort de Cléopâtre / Liszt: Héroïde funèbre / Wagner: Götterdämmerung, final de Brünnhilde
 
 
        ¤¤  Un mardi idéal : mardi 27 à 20h  (FM)
Avec S. Guèze, J. Corréas et Les Paladins...
 
 
        ¤¤  Concert de Philippe Jaroussky (TCE, mai 08) : jeudi 29 à 16h  (FM)
Programme Haendel / Mozart - Dir.: J. Rhorer - Le Cercle de l'Harmonie
 
 
        ¤¤  Porpora: Salve Regina / Cherubini: Chant sur la mort de Haydn / Schubert: Messe en si bM (St-Denis, en direct) : jeudi 29 à 20h30  (FM)
R. Muti - G. Kühmeier, E. Garanca, T. Lehtipuu, H. Lippert, L. Pisaroni
 
 
        ¤¤  Samson de Haendel : dans la nuit de vendredi à samedi à 4h du matin  (FM)
Harnoncourt - voir 'Vivace'
 
 
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18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 14:25

UPDATE de cet article ici: 

http://almaoppressa.wordpress.com/2014/10/07/roberta-invernizzi-letoile/ 

 

Après la discographie officielle, voilà la liste des représentations et concerts que j'ai pu écouter ou auxquels il m'a été donné d'assister. Etrangement toutes ces bandes non publiées la montrent souvent sous un jour différent de celui que laissent percevoir ses disques, souvent des oeuvres sacrées ou des disques qu'elle a enregistrés jeune et moins assurée. Voici donc de nombreux concerts avec plus d'oeuvres du XVIIIème que dans sa discographie, et donc des oeuvres qui font appel à une tessiture plus étendue et exige des tempéraments plus excessifs, bref tout ce qu'il faut pour mettre en valeur notre héroïne.
Tous les extraits illustrés de tableaux sont tirés de la chaine de
Crindoro sur Youtube.

 





*Bach, Messe in B minor - Dantone (Ravenne)

 


*De Majo, Gesu sotto il peso della croce - Biondi (Rome)

Clément: c'est une très belle œuvre, et Invernizzi y chante une Vierge magnifique de noblesse douloureuse et véhémente. Sa façon de rendre expressifs les ornements de son air "Sul doloroso monte" est poignante. J'ajoute que Cirillo est vocalement très à l'aise dans le mezzo de Maddalena, et que Carlo Allemano est comme souvent étonnant d'éloquence.

 


*Galuppi, L'Olimpiade - Marcon (Venise)

Encore une superbe résurrection que l'on doit à l'infatigable et excellent Marcon: même si le plateau n'est pas idéal (beaucoup sont dépassés par les difficultés redoutables de la partition), l'orchestre est déchainé et malgré le son lointain, on est captivé, surtout par cet acte II presque tout en fureur. C'est dans cet acte qu'Invernizzi chante le grand air de tempête d'Argene, rajouté par Galuppi. C'est juste incroyable: tout y est, je vous laisse juges.


*Handel, Partenope - Florio (Villette)

 

Un souvenir inoubliable, j'en étais revenu délirant. Voilà ce que j'en avais écris à l'époque: "Roberta Invernizzi est une Partenope pour laquelle j'aurai presque voulu être un quatrième soupirant (c'est dire!). Non seulement sa voix est splendidissime, avec des flambées de vocalises et des aigus scintillants au dessus d'un medium corsé, avec une aisance confondante, mais en plus c'est vécu d'un bout à l'autre: les récitatifs étaient, grace à elle et Prina, absolument captivants, on s'y croyait  Son "L'amor ed il destin" cranait fièrement et légitimement, j'ai écrasé une petite larme après son "Voglio amare"... je ne vais pas m'amuser à tous les citer mais j'epsère que la radio diffusera cette performance: c'est bien simple pour moi avec Gauvin, Piau et Kalna, c'est la plus grande soprano handelienne actuelle. A l'article des reproches, je comprend que l'on puisse se lasser des ces incessantes volutes vocales, qui si elles n'ont rien de scolaire seraient assez identiques entre elles et répetitives, n'etait l'investissement psychologique d'une finesse remarquable qui vient transcender le luxe vocal." Malheureusement, je n'ai jamais réussi à trouver la moindre trace audio de ce concert mémorable.

 

 

*Handel, Silla, Biondi

Jamais entendu, mais vue la distribution, je suis prêt à tout pour!

Marina deLiso (Claudio), Sonia Prina (Silla), Sunhae Im (Metella), Vivica Genaux (Lepido), Roberta Invernizzi (Flavia), Sandrine Piau (Celia), Antonio Abete (Il Dio)


 



*Handel, Il Trionfo del Tempo e del Disinganno - Spering (Hildesheim)

Une splendeur incomparable, le "Lascia la spina", de très beaux airs du Piacere mais le rôle est trop grave pour elle, et le ratage du "Come nembo" est total: problèmes de respiration, vocalises mécaniques et survolées, il n'y aura même pas de da capo. En plus de la tessiture du rôle (que seule un mezzo colorature possède: Ernman, Bartoli, Hallenberg...), je pense qu'elle a du mal à suivre Spering, chef à la baguette parfois trop vive et qui la soutient mal (elle a le même problème dans Il Ritorno di Tobia avec le même chef dont la vitesse la force à survoler certaines vocalises). Dans le même oratorio, elle a aussi chanté Belleza et elle doit y être beaucoup plus à sa place.

 

 



*Monteverdi, Orfeo - Dantone (Cremone)



*Mozart, Regina caeli & Davide penitente - Harnoncourt (Graz)

Pas la peine de se lecher les babines, Harnoncourt lui a confié le rôle de second soprano, elle ne chante donc que des airs mineurs où elle est sous employée, dommage, même si Hartelius fait du très bon boulot par ailleurs.



*Pergolesi, Il Flaminio - Dantone (Beaune)

Très bon, elle fait montre ici de toute l'experience qu'elle a acquise auprès de Florio dans l'interprétation d'intermezzi et d'oper buffa; la partition expose donc plus ses talents d'actrice que de virtuose.



*Piccinni, Didone abandonata - Florio (Paris)

Encore une résurrection: de très beaux airs, mais Piccini n'est pas mon compositeur favori à cette époque et j'ai du mal à écouter le tout continument, toute cette luxuriance est finalement assez lassante, d'autant que le plateau assez sage n'aide pas forcément. Invernizzi est une très bonne Didon, mais j'ai trouvé son air d'entrée encore meilleur lors du concert Sachini et Piccini de Versailles, je ne peux donc m'empêcher de penser qu'elle y serait encore meilleure aujourd'hui. Ce récital est sorti en cd, mais voilà la vidéo du da capo de l'air en question.

 



 



*Scarlatti, La Santissima Annunziata - Biondi (Paris)

Absolument boulversant! Elle a parfaitement compris que toute la force de la musique de Scarlatti était dans la retenue et l'impact dramatique. Sa vierge est donc extrêmement digne, aussi humble que puissante au milieu de ces allégories. Son air final, angoissé, conscient, chaotique et franc est à l'image de toute cette prestation hallucinante (je mets ici un extrait du live de Cracovie à la prise de son plus proche de la réalité en salle que celle de Paris).

Lors du concert de Cracovie.



*Scarlatti - La Vergine dei dolori - Biondi (Vienne & Cracovie)

Elle y chante St Jean aux cotés de la vierge de Prina, c'est superbe forcément et pour ne pas me répêter je vous laisse écouter.





*Vivaldi, Cantates - Bonizzoni (Cracovie)

L'exhubérance à fleur de peau de Vivaldi lui va décidemment comme un gant: lors de concert elle a chanté Sum in medio tempestatum, O qui caeli et In turbato mare irato. En plus de souligner que ce ne sont pas les plus évidents (diantre!), je ne peux que m'incliner devant son interprétation volcanique qui hisse ce concert au rang de référence; sans compter l'excellent accompagnement de Bonizzoni.

 





*Vivaldi, Juditha Triumphans - Fasolis

Ce live est devenu pour moi la version de référence de ce chef d'oeuvre de Vivaldi, supplantant l'excellente version deMarchi parue chez Naïve: Fasolis et ses Barochisti sont stupéfiants et ont réussi à renouveler ma perception d'airs que je pensais connaître par coeur, bref idéal et grisant. Tout le plateau est proche de la perfection à commencer par la Juditha ténébreuse de Mingardo, Laurens est étonnante à défaut de toujours chanter juste et Custer enthousiasmante. Invernizzi est un Vagaus à la tessiture plus réduite que celle de la toujours excellente Comparato dans les rôles d'adolescent (disque Naïve) et contrairement à cette dernière n'arrive pas à laisser deviner la moustache juvénile du jeune écuyer, mais elle fait preuve d'une facilité époustouflante dans la virtuosité presque craneuse, à l'image de l'assurance du jeune homme, et ainsi épaulée par Fasolis, on ne peut qu'applaudir le résultat d'une musicalité qui touche à l'évidence.

 

 

 

 



*Vivaldi, La Senna festeggiante - Bolton (Londres)

 

 

 

 

 

 

 

Au rayon des disparus, nous continuons les fouilles et acceptons toute aide, elle a aussi chanté:

- Aristea dans L'Olimpiade de Pergolesi avec Dantone (en alternance avec Bertagnolli)
- L'Incoronazione di Poppea et Il Ritorno di Ulisse (Minerva) avec le même Dantone (et rien moins qu'Antonacci et Prina pour partenaires) à Crémone
- Lucio du Tito Manlio de Vivaldi avec Dantone à Londres en février 2008
- Cantates de Vivaldi avec Alessandrini à la Villette, dont le In furore dans lequel elle doit exceller
- Le Silla de Handel avec Biondi en 2004

- Amadigi de Handel avec Prina à Beaune

- Partenope de Handel à Paris avec Prina et Florio



Au rayon des merveilles que nous reserve l'avenir, notons

- Santa Helena al calvario de Hasse avec Biondi à Salzbourg.
- Ercole sul Termodonte de Vivaldi à Venise puis Paris avec Biondi
- La Dafne de Gagliano à Cremone
- La Passion selon St Jean avec Antonini à Madrid
- La Serva Padrona de Pergolese
- Tolomeo de Scarlatti avec Curtis



Pour conclure voilà une petite série de photo de sa Minerva du Retour d'Ulysse et une de son Ottavia (Incoronazione di Poppea).

 

Et pour être toujours au courant de ses prestations, voilà le site de son agent.

 

 

Voilà, maintenant vous n'avez plus aucune raison d'ignorer son culte: allez donc précher la bonne parole!

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17 mai 2008 6 17 /05 /mai /2008 23:39
[Quelle idée j'ai eu d'utiliser du rouge la semaine dernière! Licida a crié si fort au favoritisme et à l'injustice que ça a fini par effrayer FM qui du coup a renoncé à la diffusion! Promis, juré, je ne recommencerai plus...
 
Ce week-end, il y a la nuit des musées...]
 
 
________________________________
 
Semaine du 17 au 23 mai :
 
 
 
TELEVISION:
                       
 
        ¤¤  L'heure de l'opérette: La Belle Hélène : samedi 17 à 23h15  (France3)
                       
 
        ¤¤  La Belle Hélène d'Offenbach (Châtelet, 2000) : samedi 17 à minuit 15  (France3)
Minkowski / Pelly - F. Lott; Y. Beuron...
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  Les enfants du baroque: Tétralogie romantique (2) : samedi 17 à 18h  (FM)
 
 
        ¤¤  Thésée de Lully (TCE, février 08) : samedi 17 à 19h30  (FM)
Dir.: E. Haïm - A.S. von Otter; S. Karthaüser; J. Azzaretti; P. Agnew; S. Haller... [voir article de Licida]
 
 
        ¤¤  Histoires de musique: les musiciens de Shakespeare (3) Falstaff : dimanche 18 à 19h07  (FM)
Acte I de Falstaff de Verdi par Karajan (1956) avec T. Gobbi; Schwarzkopf; Moffo, etc. et par Toscanini (1950)
 
 
        ¤¤  Le matin des musiciens: Ingmar Bergman : de lundi à vendredi à 9h05  (FM)
 
 
        ¤¤  Concert du Poème Harmonique (Festival de musique ancienne de Boston, juin 07) : lundi 19 à 10h02  (FM)
Dir: V. Dumestre
 
 
        ¤¤  Concert avec Salomé Haller (Cité de la musique, avril 08) : lundi 19 à 21h  (Radio Classique)
Ensemble Pulcinella - O. Gaillard - Programme Couperin / Fiocco
 
 
        ¤¤  Alcide (ActeIII) de Marias-L. Lully / Didon et Enée de Purcell (Acte II) / La fausse magie de Grétry (Acte II) (Cité de la musique, avril 08) : mardi 20 à 16h  (FM)
Dir.: J. Corréas - M. Léger; A.M. Panzarella; S. Révidat; J. Oxley; A. Buet
 
 
       ¤¤  Concert Caresana / Giacco / Ziani 'Le Diable et le bon Dieu' (Cité de la musique, mai 08) : mercredi 21 à 10h02  (FM)
A. Florio - M. Ercolano; R. Basso; V. Varriale; G. de Vittorio; R. Totaro; R. Costantini
 
 
        ¤¤  Concert Strauss / Mahler (Pleyel, avril 08) : mercredi 21 à 16h  (FM)
I. Fischer - M. Persson
 
 
        ¤¤  L'atelier des chanteurs: l'Ensemble Sagittarius : jeudi 22 à 15h02  (FM)
Programme Carissimi et M. A. Charpentier
 
 
        ¤¤  Concert 'Klag Babylonis' (Louvre, mai 08) : jeudi 22 à 16h  (FM)
Programme Telemann / Kirnberger / Strasnoy / Mantovani / Mendelssohn - Dir.: L. Equilbey
 
 
        ¤¤  Concert Reimann / Sibelius / R. Strauss (en direct de Pleyel) : vendredi 23 à 20h  (FM)
S. Mälkki - C. Schäfer

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 23:59

Roberta Invernizzi


UPDATE de cet article ici: 

http://almaoppressa.wordpress.com/2014/10/07/roberta-invernizzi-letoile/ 


C'est sans doute la plus grande soprano baroque vivante, de Monteverdi à Haydn, rien ne lui résiste: une large tessiture, un sens inouï de la coloration, des aigus fulgurants, une virtuosité à tout épreuve et surtout une délicatesse dans le phrasé, un art de dynamiser le verbe par l'esprit qui n'appartient qu'à elle. Si l'on ajoute que la discographie de la dame est immense, on s'étonne que son talent soit si peu reconnu sur scène et qu'elle demeure si peu connue du grand public. Pour tenter de réparer cette injustice criante, un cavalier qui surgit hors de la nuit, cours vers l'aventure au galop, son nom il le signe à la pointe de son clavier, d'un L qui veut dire Lici!

 

DISCOGRAPHIE
(accrochez-vous, c'est long!)

Evidemment je ne connais pas le quart de sa discographie, et parmi ce que je possède, j'ai du à peine en écouter la moitié attentivement car elle a beaucoup enregistré de musique du XVIIème siècle qui me passionne moins; c'est surtout par ses live que je la connais (dans la seconde partie du portrait). Ainsi, pour éviter les répétitions, je ne commenterai que le peu de disques que j'ai pu écouté soigneusement - les commentaires exterieurs sont naturellement les bienvenus pour remplir les trous! Comme d'habitude, je souligne les disques qu'il me semble prioritaire d'écouter pour découvrir ses qualités. Je ne mets ici aucun extrait musical, mais les plus beaux airs qui s'y trouvent sont souvent disponibles à l'écoute sur Youtube (je vous conseille notemment la chaine de Crindoro, qui en est fan et illustre ses morceaux de superbes tableaux).

*Alfonso X, Cantigas de Santa Maria

*Bach, Passion selon Saint Jean - Fasolis

*Bach, Messe en do - Fasolis

*Bach, Magnificat & Cantates - Fasolis

*Badia, La Fuite en Egypte - Florio


*Battiferri, Vola de Libano

*Boccherini, Stabat mater - L'Archibudelli

*Buxtehude, Membra Jesu nostri - Fasolis

*Caccini, Dolcissimo sospiro - Rasi

*Caresana, Per la Nascita del Verbo - Florio

*Carissimi, Jonas, Dives Malus, Beatus vir - Fasolis

*Cavalli, La Statira - Florio

Superbe disque: oeuvre très émouvante, même pour moi qui ai du mal à me laisser emporter par cette musique; Florio est un chef très attentif à la précision et à la plenitude du son, ainsi qu'au soutient de ses chanteurs indispensable dans ce genre d'oeuvre très dramatique. Evidemment tous les chanteurs ne sont pas aussi excellents qu'Invernizzi, Florio tournant souvent avec son équipe de chanteurs méritants et très honnêtes mais à qui il manque souvent une voix plus impressionante. Si comme moi vous avez du mal avec ce repertoire, la lecture du livret à l'écoute me semble indispensable, sans cela (et à moins que vous ne compreniez parfaitement l'italien), vous louperez tout ce qui fait le charme de l'interprétation d'Invernizzi qui donne ici constemment dans la nuance et l'intention délicate.



*Cavallo, Il Giudizio universale - Florio

*Colonna, Nisi dominus & Mottetti - Cera

*Dowland, Come away, come sweet love - Rasi

*Draghi, La Vita nella morte - Coin

*Durante, Lamentationes Jeremiae prophetae & Vespro breve - Fasolis

*Ferrari, Il Sansone - Curtis

*Fiocco, Messe - Florio

*Gagliano, La Dafne - Garrido

*Gossec, Grande messe des morts - Fasolis

*Handel, Cantates pour le marquis Ruspoli - Bonizzoni

Dommage que dans ce deuxième volume, Invernizzi chante peu de chose puisqu'elle partage les parties de soprano avec Galli, jolie soprano très agréable et investie mais qui n'a pas du tout le feu de sa consoeur pour animer ces petits opéras que sont les cantates de Handel. Cela dit je n'ai écouté que partiellement ce disque et je me base surtout pour juger Galli sur sa prestation en Ange chez Scarlatti dans La Santissima Annunziata.

 

*Handel, Cantates pour le cardinal Pamphili - Bonizzoni

Superbe disque, un complément idéal à celui que Kozena avait enregistré avec Minkowski: la démarche est ici plus exhaustive puisque Bonizzoni a prévu d'enregistré toutes les cantates romaines quand Minkowski n'avait retenu que les plus célèbres pour un disque historique. Bonizzoni et son ensemble sont excellents, un son très italien, très proche de celui de Marcon et son Venice Baroque Orchestra, avec un surcroit d'aisance harmonique qui les rapproche d'Alessandrini et son Concerto Italiano. Invernizzi est bien sur délirante, et sait aussi bien rendre la virtuosité allegrement sage d'un Tra le fiamme que la gravité du Da quel fatal giorno.


*Handel, La Lucrezia & autres cantates - Retablo barocco

*Handel, Floridante - Curtis

*Handel, Rodrigo - Curtis

*Handel, Te Deum & Dixit dominus - Fasolis


*Haydn, Il Ritorno di Tobia - Spering

Une très belle version d'une des plus belles oeuvres vocales de Haydn: Hallenberg est boulversante, Karthaüser un peu absente et Invernizzi souffre parfois d'une direction très rapide qui donne quelques vocalises un peu survolées mais le rôle de l'ange est de loin le plus difficile du point de vue de la virtuosité, avec des écarts de tessitures importants et des vocalises aussi précises qu'abondantes. Bref ce n'est pas parfait, mais cela reste d'excellente facture et à découvrir absolument.

*d'India, Sivlio e Dorinda - Curtis

*Jommelli, Don Trastullo - Florio

*Jommelli, Veni creator spiritus - Florio

Frédéric: Le CD Jommeli-Porpora etc est une petite merveille que j'ai acheté juste après l'Olimpiade tellement Invernizzi m'a plu. Ell y est époustouflante de virtuosité dans le Motet de Jomelli comme dans la cantate qui suit.

Clément: J'ai ce Veni creator spiritu, c'est par ce disque que je l'ai découverte. J'avais aimé, sans être époustouflé, à l'époque. C'était les premières publications de Florio et de la collection Tesori di Napoli.
Je l'ai réécouté il y a peu : elle est expressive et pleine d'esprit, jolie voix, moins appuyée dans le grave qu'aujourd'hui, ce n'est pas encore aussi personnel qu'à la "maturité" disons, mais très plaisant. C'est une cantate de Sabatino qui la met le plus en avant. Il y a du reste une chaconne de Jommelli que je trouve magnifique, sur ce disque, et que Florio reprenait dans ses concerts avec Ciofi (Cimarosa, Di Majo, Piccinni...).


*Latilla, La Finta cameriera - Florio

*Legrenzi, La Morte del cor penitente - Sonatori de la gioiosa marca

*Lotti, La Vita caduca - Curtis

*Monteverdi, A voce sola con sinfonie - Rasi

*Monteverdi, Intégrale des duos (2 volumes) - Curtis

 

 

*Monteverdi, Vespro della beata Vergine - Alessandrini

*Monteverdi, Orfeo - Garrido

*Paisiello, Pulcinella vendicato - Florio

*Paisiello, Passionne di Gesu Cristo - Fasolis

Carlupin: Rien que pour Roberta, il faut y faire une petite halte. Cela suppose évidemment de voir à travers la jaquette, peu engageante ! Les airs dévolus à Pietro la mettent vraiment en valeur, car généralement l'orchestre est discret et ne fait que ponctuer ses interventions. Ces parties très douces demandent une grande souplesse et un art du verbe auxquels le soprano s'atelle avec un bonheur évident. Son dernier air "Se a librarsi in mezzo all'onde" tranche significativement par sa vivacité et sa voltige. Là encore, c'est un sans faute, on est proche de la jouissance ! Il semble parfois que les couleurs du médium disparaissent pour ne laisser agir que son grave rageur et son aigu transperçant.

L'oeuvre, bien que fort belle et inventive, n'est pas souvent convaincante. La pompe de la plupart des airs s'accorde mal à l'intimité de la scène relatée par Métastase. L'air que j'évoque juste au-dessus est un exemple parfait. Malgré son titre, il ne décrit absolument pas le tumulte de la tempête, mais l'enfant qui apprend à nager. Pourtant, tout l'attirail de l'aria di tempesta répond présent, depuis les volutes aux cordes jusqu'aux cors, en passant par toutes les pirouettes et les sauts d'octave à la voix... Sur le même texte, Caldara était plus attentif, à défaut d'être excitant. A écouter donc, en oubliant le livret. En plus, personne ne démérite dans cette version, bien au contraire.

 

*Piccini & Sachini, Arias - Florio (Versailles)

Critique ici.


*Porpora, Dorindo, dormi ancor - Velardi

*Provenzale, Mottetti - Florio

*Provenzale, La Colomba ferita - Florio

*Provenzale, Vespro - Florio

*Purcell, Beati omnes - Fasolis

*Rossi, Madrigaux - Curtis

*Scarlatti, La Santissima Trinita - Biondi

Une très bonne façon de découvrir la musique d'Alessandro Scarlatti: la distribution est brillante et, cela n'arrive pas si souvent au disque, Invernizzi n'est pas seule à briller, puisqu'elle est accompagnée de Gens et de Genaux; Biondi dirige l'oeuvre d'une façon alerte et toujours un peu sèche mais qui convient très bien à ce débat théologique en musique tout de même bien plus séduisant qu'une somme de Saint Thomas!


*Stradella, Moro per amore - Velardi

*Stradella, Esule dalle sfere - Velardi

*Stradella, Lo Schiavo liberato - Velardi

*Vinci, Le Zite 'n galera - Florio

*Vinci & Leo, L'opera buffa - Florio

*Vinci, Cantates et intermezzi - Florio

 

De jolies pieces notemment une en espagnol (Addios!), un programme intéressant sur les passerelles entre l'Italie napolitaine et l'Espagne, mais on reste un peu sur notre faim: les intermezzi même brillement interprétés, c'est tout de même toujours un peu la même chose, et Invernizzi ne chante (superbement) qu'une seule cantate, la seconde est confiée à un contralto de second ordre comme Florio sait malheureusment si souvent en trouver.

*Vivaldi, Motezuma (Teutile) - Curtis

 

Vous n'avez aucune excuse pour ne toujours pas connaître ce disque! Non seulement l'oeuvre est magnifique (même DavidLeMarrec le dit!), mais c'est le plus beau disque de Curtis qui semble enfin se reveiller de sa mollesse habituelle et enfin la distribution est époustouflante dans les airs comme dans les récitatifs qu'on a rarement entendu si investis pour un opera seria. Pour ne parler que d'Invernizzi, elle campe une Teutile cristalline qui ne semble s'incarner que dans la souffrance, c'est absolument prodigieux, elle semble se dépasser elle même à chaque air, cette musique lui semble si naturelle qu'elle réussi ce petit miracle que seules de rares monstres sacrés réussissent: chanter avec le même naturel que celui de la parole. Sans doute le meilleur disque pour la découvrir.

*Vivaldi, L'Olimpiade - Alessandrini

 

Superbo di me stesso! Comme beaucoup c'est avec ce Megacle que je la découvrais; ce premier opéra de l'édition Naïve est une franche réussite. Je n'ai jamais entendu ailleurs qu'avec Alessandrini une telle homogénéité de l'orchestre qui semble constemment nimbé dans la basse continue comme Venise dans la brume, une direction très dix-septiemiste donc d'une douceur parfois torrentielle (Quel destrier, E troppo spietato, Gemo in un punto...). Outre le glorieux Megacle de notre héroïne du jour dont l'italien est un pur rêve, on notera la présence de la superbe et ténébreuse Mingardo en Licida (que je découvrais aussi et à qui je dois d'avoir choisi ce pseudonyme) et de la non moins marquante Prina (encore une découverte avec ce disque qui est décidemment celui de bien des révélations). En plus cet livret est un des plus réussis et connu de Metastase, donc vous ne pouvez pas passer à coté.

*Vivaldi, Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine - Alessandrini

 

Un disque indispensable mais pas forcément pour elle: pour les oeuvres absolument, pour Alessandrini aussi, pour Mingardo surtout qui signe les plus beaux Nisi Dominus et Salve Regina de la discographie à mon humble avis, pour Bertagnolli aussi qui chante un très réussi Laudate pueri même si ce n'est pas le meilleur que l'on connaisse. A Invernizzi ne reviennent finalement que des parties d'ensembles qui sonnent comme de luxueuses transitions entre les pièces les plus célèbres. Ses apparitions sont néanmoins remarquables, notemment un superbe Ascende laeta.

*Vivaldi, Dixit Dominus (+ 3 psaulmes de Galuppi) - Kopp

SuperGarfield:  Ce disque possède l'intérêt d'être un inédit Vivaldien, un troisième Dixit découvert, très beau, très semblable à celui enregistré par Alessandrini chez Naïve. Cependant, Kopp ne semble pas très familier de cette musique, et c'est un peu trop mesuré. L'approche un peu trop lisse pour convaincre pleinement, et le choeur n'est pas très incisif. Les solistes sont très bons, particulièrement Mingardo, Invernizzi et Agnew, très suprenant d'agilité et de phrasé dans le "Dominus a dextris tuis", réplique quasiment complète de la 1ere section du fameux air "Alma Oppressa" de la Fida Ninfa).
Les psaumes de Galuppi sont intéressants également, de vastes dimensions et de facture assez impressionnante (beaucoup d'alternances choeur-solistes au sein d'un même morceau).
A connaître pour l'intérêt de l'inédit.


*Vivaldi, La Silvia - Bezzina

Une des premières réssurections d'opéra de Vivaldi que l'on doit au pionnier Bezzina: l'oeuvre est agréable et champêtre, mais n'était Invernizzi, on oublierait bien vite ce que l'on entend, l'orchestre assez hésitant ou les autres chanteurs assez éffacés.

*Vivaldi, Cantates (2 volumes) - Concerto vago

Ces deux disques ne sont plus disponibles dans le commerce; je ne connais que le premier volume. Il souffre malheureusement d'un accompagnement extrêmement réduit qui, à force de jouer à fond la carte du madrigal, rend toutes ces pièces rares assez interchangeables. Invernizzi a beau y mettre tout le soin qu'on lui connait, c'est très beau mais guère marquant faut de caractérisation d'ensemble suffisante.

*Vivaldi, Gloria & Magnificat - Gubert


*Ziani, Assalone punito - Curtis


*Musica delle capelle di Napoli - Florio

*Salon napolitain

*Récital, Donne barocche - Bizzarie Armoniche

 

Un de ses trop rares récital, consacré ici à des "compositrices" du XVIIème et XVIIIème siècles. J'ai un peu du mal à parler de la qualité des morceaux présentés ici étant peu familier de ce répertoire, mais voilà un disque que j'écoute avec beaucoup de plaisir, même si l'ensemble qui l'accompagne me semble parfois un peu trop mériter son nom (Bizzarie armoniche).

 

*La Vendetta - Bizzarie Armoniche

*O dolce vita mia - Rasi

*La Notte d'amore - Curtis

*Non e tempo d'aspettare - Rasi

 

 

 

On dirait pas comme ça, mais je pense qu'il en manque, donc si vous connaissez un disque non mentionné dans cette liste, n'hésitez pas à le signaler!


 

 

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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 10:36
Semaine du 10 au 16 mai :
 
 
 
TELEVISION:
                       
 
        ¤¤  Così fan tutte de Mozart (Aix, Juillet 05) : lundi 12 à 22h30  (ARTE)
D. Harding / P. Chéreau - E. Wall; E. Garanca; S. Degout; S. Mathey; B. Bonney; R. Raimondi
 
 
        ¤¤  Musiques au coeur, cinq étoiles: La voix dans tous ses états : vendredi 16 à 22h35  (France2)
[déjà annoncé il y a un mois, mais non diffusé pour cause d'hommage à Césaire]
 
 
        ¤¤  Toute la musique qu'ils aiment: invitée: Magali Léger : vendredi 16 à minuit 20  (France3)
[cette fois sera peut-être la bonne...]
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  Les enfants du baroque: Tétralogie romantique (1) : samedi 10 à 18h  (FM)
 
 
        ¤¤  Parsifal de Wagner (ONP, mars 08) : samedi 10 à 19h07  (FM)
Dir.: H. Haenchen - [voir article de Licida]
 
 
        ¤¤  Histoires de musique: les musiciens de Shakespeare (2) : dimanche 11 à 19h07  (FM)
Les joyeuses commères de Windsor de Nikolai (Munich, 1963) - R. Heger - G. Frick, F. Wunderlich, E. Mathis à 20h07
 
 
        ¤¤  Concert Berlioz/Dutilleux/Debussy/Ravel (Oslo, mars 07) : lundi 12 à 10h02  (FM)
Dir: J.P. Saraste - avec Barbara Hanning
 
 
        ¤¤  La Cenerentola de Rossini : lundi 12 à 21h  (Radio Classique)
G. Ferro - L. Valentini Terrani, F. Araiza, E. Dara, D. Trimarchi, A. Corbelli...
 
 
        ¤¤  L'enterrement de Mozart de Mantovani (Aix, avril 08) : mardi 13 à 16h  (FM)
Conte musical pour 5 voix et 9 instruments - Dir.: R. Hayrabedian
 
 
       ¤¤  Tolomeo de Haendel (TCE, avril 08) : jeudi 15 à 20h  (FM)
A. Curtis - A. Bonitatibus, K. Gauvin, S. Prina, V. Priante, R. Basso [voir article du Bajablog]
 
 
        ¤¤  Così fan tutte de Mozart (Milan, janvier 1956) : dans la nuit de vendredi à samedi à 1h  (Radio Classique)
G. Cantelli - E. Schwarzkopf, N. Merriman, L. Alva, R. Panerai, F. Calabrese...

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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 10:40
[Si vous avez des insomnies ou si vous rentrez avant le petit matin, il y a aussi "L'art de Marcelle Meyer", en deux épisodes, diffusé mardi 6 et mercredi 7 à partir de 4h du matin sur FM... voir 'Vivace' pour les détails et les redif.]
 
 
________________________________
 
Semaine du 3 au 9 mai :
 
 
 
TELEVISION:
                       
 
        ¤¤  Karajan, ou la beauté telle que je la vois [??] : dans la nuit de lundi à mardi vers 1h30 du matin  (France2)
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  Jenufa de Janacek
(Monte Carlo, mars 08) : samedi 3 à 19h30  (FM)
Dir.: J. Lacombe - B. Haveman...
 
 
        ¤¤  Hans Heiling de Marschner : dans la nuit de samedi à dimanche à 1h du matin  (FM)
J. Keilberth - H. Prey, L. Synek, L. Kirschstein, H. Plümacher, Hering, Franzen... [voir 'Vivace']
 
 
        ¤¤  Les rois de la galette: Stabat Mater de Scarlatti : dimanche 4 à 15h  (FM)
 
 
        ¤¤  Histoires de musique: les musiciens de Shakespeare : dimanche 4 à 19h07  (FM)
 
 
        ¤¤  Le matin des musiciens: Les vrais Contes d'Hoffmann : de lundi à vendredi à 9h05  (FM)
 
 
        ¤¤  Ode à Napoléon de Schoenberg, puis Le Prisonnier de Dallapiccola 
(ONP, avril 08) : lundi 5 à 16h  (FM)
L. Zagrosek - R. Plowright, E. Nikitin, C. Merritt...
 
 
        ¤¤  Concert 'Messes noires'
(Cité de la musique, avril 08) : lundi 5 à 20h  (FM)
P. Mc Creesh - K. Kammerloher, T. Lehtipuu, C. Purves, J. Lemalu
 
 
        ¤¤  Patrimoine classique: Antal Dorati : mardi 6 à 23h  (Radio Classique)
 
 
        ¤¤  Concert Ives/Kurtag/Benjamin/Daï Fujikura/Messian
(Cité de la musique, avril 08) : mercredi 7 à 10h02  (FM)
S. Mälkki - L. Lixenberg, M. Husmann - P.L. Aimard
 
 
        ¤¤  Werther de Massenet : jeudi 8 à 4h du matin  (FM)
E. Cohen - G. Thill, N. Vallin, G. Feraldy... [voir 'Vivace']
 
 
        ¤¤  Récital Szymanowski
(Varsovie, avril 07) : jeudi 8 à 10h02  (FM)
U. Kryger, mezzo-soprano - H. Höll, piano
 
 
        ¤¤  Les contes du jeudi: une cantate pour la Pentecôte, Bach : jeudi 8 à 13h15  (FM)
 
 
        ¤¤  L'atelier des chanteurs: autour de Poulenc et de Menotti : jeudi 8 à 15h02  (FM)
  [Allô?...]
 
 
       ¤¤  Les Sacrifiées de Pécou (
Nanterre, janv. 08) : jeudi 8 à 20h  (FM)
L. Cuniot - S. Manoukian, S. Vadimova, J. Mayeur
 
 
        ¤¤  La vie baroque: Alan Curtis : jeudi 8 à 21h  (Radio Classique)

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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 22:23
Roméo et Juliette
Opéra en neuf numéros de Pascal Dusapin
Livret d'Olivier Cadio

Opéra Comique, 28 avril 2008

Mise-en-scène Ludovic Lagarde
Costumes Christian Lacroix
Lumières Sébastien Michaud
Scénographie Ludovic Lagarde et Antoine Vasseur
Dramaturgie Marion Stoufflet
Conception sonore Gilles Grand
Ingénieur du son David Poissonier
Ingénierie sonore IRCAM

Roméo Jean-Sebastien Bou et Marc Mauillon
Juliette Karen Vourc'h et Amaya Dominguez
Bill Laurent Poitrenaux
Quatuor vocal Caroline Chassany, Valério Rio, Jean-Paul Bonnevalle et Pierre-Alexandre Dubois

Choeur Accentus dirigé par Laurence Equilbey
Orchestre de Paris dirigé par Alain Altinoglu


Que dire de ce spectacle ? (soupir)

L'oeuvre elle-même souffre d'un livret volontairement brouillon au propos mille fois rabaché: echec du discours, echec de la relation amoureuse, echec de la pensée, echec de la lutte politique et voilà Roméo et Juliette qui s'engueulent, parlent puis chantent tantôt en anglais, tantot en français,  parfois de la musique contemporaine parfois du jazz, boxent, s'embrassent le tout sous la direction d'un "poète" raisonneur, ils ne s'entendent pas, personne ne s'entend, d'ailleurs les personnages sont doubles, deux Roméo, deux Juliette, les mots s'entrechoquent; au milieu de tout ça on assiste à la révolution communiste et à une scène chamanique autour du drapeau rouge... Bien bien... Bof bof... La perte du sens, l'absurde, l'impossibilité de communiquer, l'être humain cet animal le plus bizarre de la Création... Le problème, c'est que Ionesco et Beckett, c'était dans les années 50, alors certes il est toujours intéressant de voir ça à l'opéra mais on ne peut s'empêcher de penser que le librettiste enfonce des portes ouvertes il y a un demi-siècle. C'est pompeux, pédant, lourd.
Le plus gênant pour quelqu'un qui veut commenter ce spectacle, vient du propos même qui se veut rétif à toute transposition dans la rationalité du langage... moi je veux bien... mais qu'au moins il nous reste l'émotion, le sentiment d'avoir vécu une expérience différente, enrichissante, étrange, indicible... or à force de jouer la carte de la cacophonie avec des platitudes, on se lasse très vite, le temps devient long, on s'extrait du spectacle, on perd en attention, bref on s'ennuie et on ressort de là avec une jolie migraine, mais c'était pour l'amour de l'art et pour soutenir la création contemporaine, alors on est resté jusqu'au bout.

C'est dommage car la musique est intéressante, potentiellement; elle le sera pleinement dans le superbe Perelà, pleine réussite tant pour la musique,que le livret ou la mise-en-scène. Alors ça à coté... j'ai un peu la désagréable impression d'avoir été le cobaye d'une musique expérimentale qui a plus sa place dans un laboratoire que dans un opéra.

C'est d'autant plus dommage que les beaux décors, les lumières léchées, les costumes flamboyants, les choeurs précis, les chanteurs impliqués, l'orchestre réactif, tout aurait pu être très réussi... avec une oeuvre à la hauteur.
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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 11:09
Semaine du 26 avril au 2 mai :
 
 
 
TELEVISION:
                       
 
        ¤¤  L'heure de l'opéra: Aïda : samedi 26 à 22h55  (France3)
 
 
        ¤¤  Aïda de Verdi (Zurich, 2006) : samedi 26 à minuit  (France3)
Adam Fischer / Nicolas Joel - N. Stemme; L. d'Intino; S. Licitra; J. Pons; M. Salminen...
 
 
        ¤¤  Concert musiques françaises et voix humaines [??] (Lorient, déc. 2004) : dans la nuit de lundi à mardi vers 2h30 du matin  (France2)
Dir.: F.X. Roth
 
 
 
RADIO:
        
 
        ¤¤  Les enfants du baroque: Giuseppe Maletto : samedi 26 à 18h  (FM)
 
 
        ¤¤  La Fille du régiment de Donizetti (MET, en direct) : samedi 26 à 19h30  (FM)
Dir.: M. Armiliato - N. Dessay, J.D. Florez, F. Palmer, A. Corbelli...
 
 
        ¤¤  Les greniers de la mémoire : Giuseppe di Stefano : dimanche 27 à 11h  (FM)
 
 
        ¤¤  La Mort de Cléopâtre de Berlioz : dimanche 27 après 21h  (France Inter)
B. Uria-Monzon [sans doute après 'Le rouet d'or' de Dvorak]
                       
 
        ¤¤  Vêpres de la Vierge de Monteverdi (Edimbourg, août 2007) : lundi 28 à 16h  (FM)
J. Savall
 
 
        ¤¤  Concert Kaija Saariaho (Pleyel, mars 08) : lundi 28 à 20h  (FM)
Eschenbach - K. Mattila
 
 
        ¤¤  Parsifal de Wagner : lundi 28 à 21h  (Radio Classique)
Karajan - E. Wächter, T. Franc, H. Hotter, F. Uhl, W. Berry, C. Ludwig...
 
 
        ¤¤  Karajan et ses orchestres (5) : mercredi 30 à 21h  (Radio Classique)
Philharmonique de Berlin (2)
                       
 
        ¤¤  Le Carnaval et la Folie de Destouches (Opéra-Comique, fév. 08) : jeudi 1er à 20h  (FM)
H. Niquet - [voir Bajablog]
 
 
        ¤¤  Patrimoine classique: N. Harnoncourt : jeudi 1er à 23h  (Radio Classique)
 
 
        ¤¤  Le Vampire de Marschner : dans la nuit de vendredi à samedi à 1h du matin  (FM)
Rieger - R. Hermann; H.H. Fiedler; N. Hillebrand; A. Auger; D. Grobe; A. Tomowa-Sintow; V. von Halem...
[voir 'Vivace']
 
 
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19 avril 2008 6 19 /04 /avril /2008 23:32
Mort à Venise
Danse macabre de John Neumeier, créé à Hambourg en 2003
Ballet de Hambourg
Théâtre du Châtelet
19 avril 2008



Chorégraphie, mise en scène et lumières John Neumeier
Décors Peter Schmidt
Costumes John Neumeier et Peter Schmidt
Piano Elizabeth Cooper
Musiques Bach, Wagner et autres




















Je reviens tout chamboulé de ce spectacle, une des plus beaux ballets qu'il m'ait été donné de voir. Le projet n'était pourtant pas gagné d'avance: chorégraphier le film culte de Visconti, aussi culte que le roman de Mann, voilà qui risquait d'être l'adaptation de trop pour les amours de notre brave Gustav. C'était par ailleurs la première fois que je voyais un ballet de John Neumeier, et je constate qu'il n'a pas volé sa réputation, ce spectacle pourtant réçent ne donne jamais dans la masturbation néoclassique, écueil dans lequel Roland Petit est notemment tombé avec un sujet proche la saison dernière pour son Proust ou les intermittences du coeur.



Un rapide mot sur l'excellent ballet de Hambourg que je découvrais tout autant: n'étant pas assez féru de danse, ni connaisseur techniquement, il m'est difficile de détailler les prestations mais tous m'ont semblé excellents dans une chorégraphie qui ne les ménage pas (Aschenbach danse pendant presque toute la première partie qui dure une heure; nombreuses acrobaties et pas de deux au corps à corps...) sans que jamais l'émotion cède le pas à la virtuosité.







Aschenbach et ses esquisses







Neumeier a choisi une chorégraphie narrative qui suit le même ordre chronologique que le film mais avec des éléments étrangers qui font particulièrement sens et éclairent brillament le film. Evidemment pour qui n'a pas vu le film, beaucoup de choses ont du paraître absurdes et ne restait que la surface d'une esthétique. Ayant vu le film bien trop de fois pour mon jeune age, je n'ai pas eu ce problème.
Romancier chez Mann, musicien chez Visconti, Aschenbach sera chorégraphe chez Neumeier, voilà décidemment une figure hautement autobiographique pour qui s'en empare, mais Neumeier a l'intelligence de ne pas limiter ainsi son personnage qui s'affirme plus comme un artiste touche-à-tout, au milieu de ses "esquisses" ou de ses "concepts" (comme on peut le lire dans la distribution) et qui attache une grande importance à la musique, un artiste qui doute en tout cas au point d'interrompre violemment les concerts chorégraphiques de ses esquisses à plusieurs reprises, et de rejeter les photographies sépia qui le presentent en grand homme des arts.





On découvre donc cette figure faisant danser ses esquisses aux costumes stylisés ou tout droit venu du XVIIIème siècle: on se demande même si ce n'est pas du Kylian que l'on voit là. Un commencement faussement néoclassique donc, à l'image des aspirations aussi perfectionnistes que nobles d'Aschenbach. Puis, première irruption inattendue, au moment où Aschnebach quitte le plateau par l'orchestre, il revient finalement sur la scène où s'entrelaçent deux Apollons en jeans moulants, Ray-Ban noires et chemises enlevées, uniquement ceintes dans le pantalon: cette apparition de deux fantasmes homosexuels californiens étonne d'abord, que viennent faire ces années 70 gorgées de sexe dans notre belle stylisation atemporelle? La réponse ne vient que plus tard, on retrouvera effectivemment les deux mêmes danseurs en gondoliers vétus de longs manteaux de cuir gris (dans le film le gondolier refuse de mener Aschenbach à bon port), lors de la bacchanale, puis en rockeurs guitaristes à la Gene Simmons et enfin en coiffeurs (dans le film le coiffeur vient "embellir" l'artiste viellissant en le maquillant à outrance). Ils représentent les pensées charnelles d'Aschenbach, opposées à ses pensées platoniques qui trouvent à s'exprimer dans sa fascination pour Tadzio.







 Les deux fantasmes californiens







Cet Aschenbach, c'est un peu Tannhäuser finalement, d'ailleurs, autre irruption dans la seconde partie du spectacle cette fois çi, une scène de bacchanale sur la musique bien connue de l'opéra de Wagner, scène où apparait Dionysos et à laquelle succède les jeux des jeunes éphèbes sur la plage menés par Jaschu. Le film avait minimisée cette tension entre l'apollinien et le dionysiaque (exception faite de la figure de Jaschu), mais je crois me souvenir que cette tension est plus présente dans le roman. Evidemment le dyonisiaque est bien trop stylisé ici, pour faire notre pédant-la-bouche-en-coeur on parlerait plutot d'Apollon le couteau à la main, des pantalons aux imprimés Tigre et des torses nus n'ont jamais suffit à faire du dionysiaque. Mais le propos reste intelligent: l'émotion nait de cette déchirure d'Aschenbach entre le monde esthétisé tel qu'il le voit, tel que nous le présente la chorégraphie et dans lequel trône Tadzio au milieu de sa cour d'éphèbes en maillot-de-bain et ce monde gorgé de caresses, à la sexualité explosive tel qu'on nous le présente dans la bacchanale ou pendant le concert de rock (troisième et dernière irruption).









 La bacchanale








Jaschu et les éphèbes sur la plage

Ce concert de rock a clairement interpellé une partie de public qui a du se demander s'il n'y avait pas une erreur dans la bande son: l'assistance bourgeoise, stylée et que venait entacher dans la première partie deux follasses gominées au teint béta-carotène, qui ne dansait que sur des musiques raffinées et contenues, se déhanche d'abord sur du funk avant de se déchainer sur du rock, accompagnées des bacchants de la scène précédente, tandis que des hommes en costumes noirs, portant des masques noirs de processionnaires espagnols tirent de longs draps blancs, suaires dans lesquels viennent s'allonger des membres de l'assistance. Cette scène assourdit Aschenbach. Si l'on se réfère au film, on se souviendra sans doute de la scène du guitariste au sourrire aussi édenté que railleur. C'est lui que l'on retrouve ici. Le propos est clair: la pestilence mortelle qui envahi ce rivage, c'est la débauche de sexe, cette vie gorgée de sensualité, fantasmes, pulsions qu'Aschenbach ne peut concilier avec son esthétique classique; Aschenbach porte en lui dès le début de l'oeuvre, cette déchirure qui le perdra, le faisant sortir saignant de l'orgie puis qui le conduira à se grimer ridiculement chez le coiffeur. La portée autobiographique ici est évidente (et un peu convenue, j'en conviens): la pestilence, c'est le sida qui se répand avec la liberté sexuelle et le déchainement du début des années 80.

Aschenbach chez le coiffeur






Le concert de rock









Or il est particulièrement brillant de souligner cette déchirure chez Aschenbach, lui dont la fascination pour Tadzio est à l'égale de son impuissance devant lui, double drame que le sien: drame de la sexualité et drame de l'artiste; on est loin ici d'une caricature du personnage en pédophile platonicien comme on nous le présente trop souvent.
Le drame de la sexualité trouve sa plus belle expression lorsque juste après l'apparition des deux homos californiens, Aschenbach contemple le battifolage insouciant d'un homme et d'une femme assez jeunes, battifolage qui s'achève sous les frondaisons pendant l'averse: les deux jeunes gens ont droit au luxe de l'orchestre de Tristan et Isolde; quand Aschenbach danse, lui, il n'a droit qu'au martellement aussi poétique qu'abrupte du piano qui joue la même musique.
Le drame de l'artiste lui se joue totalement dans la dernière scène: Aschenbach tente longuement de caresser Tadzio puis réussit enfin à la prendre dans ses bras avant de mourrir à ses pieds, devant l'appareil photo (comme dans le film) de la première scène, tandis que le piano "cogne" la mort d'Isolde et que Tadzio fixe le lointain de ses jumelles, symbole de sa route vers l'avenir, de l'idole qui échappe à son adorateur en même temps que son dernier souffle.

Aschenbach et ses concepts



Les danse des deux amoureux après l'apparition des fantasmes



Tadzio aide Aschenbach à se relever après l'avoir bousculé lors d'un jeu avec ses amis




Mon seul regret est que Neumeier n'a rien fait de Jaschu, l'ami brun, poilu et bronzé de Tadzio qui l'humilie et le plaque à terre dans la scène finale du film (seul symbole de la lutte apollinien/dionysiaque du film) et qui est ici trop intégré dans le groupe des jeunes Apollons (d'autant que j'ai toujours trouvé Jaschu bien plus excitant que Tadzio, pour le coup je ne fais pas vieux pd :o) ); utilisation assez sommaire aussi de la mère (faut dire que sans Sylvana Mangano - la plus belle femme du monde rappellons le! - c'est difficile) ou des soeurs qui sont ici charmantes et ne servent pas du tout de faire valoir comme dans le livre ou le film . Par ailleurs on peut aussi déplorer que ne soit retenue de Venise que la lagune (eau et plage), dont vient pourtant la pestilence, Venise à la fois fascinante et malsaine. Mais ces petits regrets sont bien peu de choses devant l'intelligence de la dramaturgie (qui utilise d'autres symboles que Jaschu et Venise), l'utilisation brillante de la musique et la sensibilité de la chorégraphie.









Aschenbach enlace Tadziu avant de mourir à ses pieds









Sur la plage, la mère, les soeurs, Tadzio, les éphèbes et les concepts dansent sous le regard d'Aschenabch





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